Titre : Vichy-capitale
Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur : Manuel Garcia
Coloriste : Cyril Saint-Blancat
Couverture : Ugo Pinson
Éditeur : Quadrants
Parution : Mars 2018
Prix : 14,50€
Après la bataille de Dunkerque, Tanguy Brettin d’Arçonet a rejoint sa famille et apprend avec horreur l’attaque des Anglais sur la flotte française basée à Mers el-Kébir. Un massacre qui pousse certains à tourner le dos à leurs alliés et à soutenir le maréchal Pétain, comme le père de Tanguy, en espérant que le vieux soldat trouve une parade pour berner et vaincre l’envahisseur allemand. Engagé dans les renseignements à Vichy, Tanguy croit lui aussi en un meilleur avenir mais ses espoirs tombent à chaque nouvelle preuve que les Nazis ne leur laisseront rien…
Tandis que les albums consacrés au destin de Martin Favre explorent intelligemment la lutte pleine de conviction de la France libre sous l’égide du général De Gaulle et l’optimisme qui naît sous les premières victoires, ces deux tomes suivant Tanguy Brettin d’Arçonet se révèlent bien plus sombres, à l’image des manigances au sein du gouvernement de Vichy, pollué par les luttes de pouvoir. Thierry Gloris montre subtilement comment Pétain a pu incarner un espoir de redressement avant de devenir le symbole d’une France déchue et humiliée, avec une certaine neutralité bienvenue. Ni héros ni collabo, le vieux maréchal est dépeint comme un homme dépassé, vainement combatif et broyé par la machine politique. Comme toujours, l’interprétation est sujette à débat. Graphiquement, la série a de la tenue et Manuel Garcia la mène à un très haut niveau de qualité. Le dessinateur espagnol se montre très à l’aise dans un registre pas si simple à composer.
Avant le dernier tome, Une génération française se révèle déjà être un concept abouti et utile.
Arnaud Gueury
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