- Titre(s) : Gatsby le Magnifique
- Scénariste(s) : Fred Fordham
- Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Aya Morton
- Editeur(s) : Philéas
- Parution : Octobre 2022
- Prix : 19,90 €
- EAN : 9782491467876
Gentiment désœuvré au sortir de la Grande Guerre, Nick Carraway décide de quitter le Midwest pour s’installer dans une banlieue huppée de Long Island et devenir courtier. Sur place, il retrouve une lointaine cousine et son mari, connu à l’université, deux êtres oisifs visiblement malheureux en amour. Intégrée à cette société fortunée, le jeune homme fait la connaissance de la charmante Jordan Baker, golfeuse professionnelle, et de la maitresse de son ami, mais tarde à être présenté à celui dont le nom est sur toutes les lèvres, Jay Gatsby, l’organisateur de fêtes inoubliables, dont le luxe de la demeure et son train de vie font courir les rumeurs les plus extravagantes quant à l’origine de sa richesse…
« C’était là un de ces sourires rares, irradiant d’un réconfort éternel, comme on n’en croise que quatre ou cinq fois dans une vie. Il embrassait – ou semblait embrasser – le monde entier en un instant, puis se concentrait sur vous avec un étourdissant a priori en votre faveur. »
Pièce majeure de la littérature américaine et internationale, Gatsby le Magnifique va fêter les 100 ans de sa première parution en 2025, un événement qui explique peut-être les différentes et récentes adaptations en bande dessinée puisque, après cet album publié en 2020 aux Etats-Unis, est sortie une autre version très fidèle aux éditions Paquet début mars (de Ted Adams et Jorge Coelho), alors qu’une autre un peu plus libre avait été réalisée chez Gallimard en 2013 (par Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier). On n’oubliera pas non plus que pas moins de quatre films se sont également emparés du roman de F. Scott Fitzgerald, dont l’un, hélas perdu, dès 1926, puis avec deux grosses productions mettant en scène dans le rôle-titre Robert Redford (en 1974) puis Leonardo DiCaprio (en 2013). Livre essentiel sur la jeunesse dorée des années folles, sur les mirages de la fortune et la futilité des apparences, il n’aura connu qu’un succès tardif mais spectaculaire, célébré autant pour son intrigue romanesque et évocatrice que pour la richesse de son écriture. Fred Fordham s’attache donc énormément au texte original, qu’il retranscrit tel quel au maximum, que ce soit dans les dialogues ou les récitatifs. Dans le sillage du héros, happé par des événements qu’il suit avec distance mais plus de discernement que ses proches, on plonge dans cette histoire d’amour tragique qui interroge sur les sentiments et la force de la nostalgie. Aya Morton, d’un trait simple et élégant, redonne vie à ces années fastes dont le clinquant masque difficilement l’amertume.
Si le style est parfois un peu raide, la colorisation douce et harmonieuse, ainsi que quelques belles idées de mise en scène, donnent un beau cachet à cette adaptation d’une grande fluidité.
Arnaud Gueury
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