© 2022 Le Lombard

• Titre(s) : La Marche Franche
• Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Frédéric Genêt
• Coloriste(s) : Hugo Poupelin
• Editeur(s) : Le Lombard
• Parution : Mai 2022
• Prix : 14,75 €
• EAN : 9782808201643

Trahi par son mécène et associé Don Ducatore, qui se sert de lui comme bouc émissaire, Benvenuto Gesufal arrive malgré tout à s’échapper du Palais Curial où il devait être incarcéré. Dans sa fuite, il reçoit étrangement l’aide de plusieurs personnes. Celle de la guilde des chuchoteurs par l’entremise de Don Dagarella, puis celle de Don Macromuopo, sollicité par un clerc curial juste après son évasion et enfin, la plus importante pour la suite, celle de Sassanos qui lui garantit également une protection contre la magie vive de l’Entremonde. Sans oublier l’escorte hors les murs de la cité formée par Rabbia Mezzasole et ses hommes pour le compte de Don Sanguinella. S’il veut avoir une chance de survivre, Benvenuto doit absolument se rendre à Bourg-Preux en Marche Franche afin de s’y cacher, un voyage des plus périlleux où la magie du ressinien et la force de deux ouromands sont des atouts non négligeables car nombreux sont ceux qui veulent la peau de Gesufal.

Allons droit au but ! Ce quatrième tome de Gagner la guerre est largement à la hauteur de ce que les lecteurs pouvaient en attendre. Le rythme narratif est des plus soutenus et l’épisode est fourni en rebondissements, une lecture très prenante et passionnante où, au cœur de l’action, se dévoile l’histoire même de Benvenuto dont le destin aurait pu être bien différent s’il avait exploité ses capacités artistiques. Frédéric Genêt met ainsi en avant dans sa remarquable adaptation le talent du romancier Jean-Philippe Jaworski qui, outre la brillante utilisation du cynisme politique, ajoute un drame personnel au cœur du récit. Sans oublier le côté surnaturel et menaçant de l’Entremonde qui plane depuis le début ! De fait, cela rend le spadassin encore plus attachant et l’on se demande quelle sera l’issue de cette fuite en avant où il est obligé à l’inaction « relative » pour se faire oublier. La retranscription graphique de l’auteur de Samurai en est, comme précédemment, percutante et brillante. Le chara design des petits nouveaux est excellent et la mise en page ainsi que le découpage sont réalisés de manière très dynamique. L’ensemble est parfaitement mis en exergue par une mise en couleurs à quatre mains, en compagnie cette fois-ci d’Hugo Poupelin.

Un album particulièrement réussi.

Stéphane Girardot