Titre : Freakshow
Scénariste – Dessinateur : Sébastien Chevriot
Éditeur : Scutella
Parution : Janvier 2016
Prix : 20€
Perdues au milieu de nulle part, deux petites silhouettes frêles, un jeune garçon et une jeune fille, s’apprêtent à pousser les portes d’une mystérieuse fête foraine, « Freakshow », dont l’ouvreur d’aspect quelque peu inquiétant promet un souvenir impérissable. Peu après leur rencontre avec une voyante lisant dans une boule de cristal, et d’étranges prédictions, leur visite de la foire va se transformer en véritable cauchemar. Ils se retrouvent attaqués par un horrible clown. Ce dernier, comme l’ensemble des autres visiteurs, semble s’être changé en zombie assoiffé de chair humaine. Sauvés in extremis par un groupe de personnes différentes ou plutôt qualifiées comme monstres – siamois, femme à barbe, homme lézard, etc. – les enfants et leurs nouveaux compagnons vont devoir se confronter à de terribles épreuves pour parvenir à s’échapper de ce lieu maudit.
Cet album, au graphisme sombre et original, donne au lecteur un sentiment de trouble. C’est une volonté de la part de Sébastien Chevriot qui rend hommage à la fois à un genre fantastique très en vogue (les zombies) et au célèbre film de Fritz Lang Freaks sorti dans les années 30. Se voulant résolument dérangeant, l’auteur associe à son scénario une notion d’innocence, qui permet d’appréhender le registre sous un angle différent et intéressant par rapport à ce qui se fait actuellement. Bien que la mise en scène et les enchaînements soient parfois un peu classiques et attendus, on a envie malgré tout d’aller jusqu’au bout du cauchemar, qui offre d’ailleurs de nombreux clins d’œil au cinéma de genre. Le dessin particulièrement soigné et tranchant, tout en noir et blanc à l’encrage très profond, est en parfaite adéquation avec l’ambiance sombre et horrifique du livre, lui-même servi par une couverture et une qualité d’impression remarquable des éditions Scutella.
Une bande dessinée quelque peu atypique réservée à un public averti et amateur du genre ou du film Freaks.
Sophie André
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