© 2024 Casterman

• Titre(s) : Fragile
• Scénariste(s) - Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Mathilde Ducrest
• Editeur(s) : Casterman
• Parution : Avril 2024
• Prix : 25,00 €
• EAN : 9782203257962

Emily, étudiante en Histoire de l’Art, désire gagner un peu d’argent cet été. Grâce à sa logeuse, Pia, qui est bien plus que cela à ses yeux, elle répond à une annonce de la famille fortunée des Rascines alors qu’elle a des préjugés plutôt négatifs à son égard. Cependant, la tâche est simple car elle consiste simplement à promener tous les jours Mitsou, le chien de Suzanne, fille aînée de la famille, présente lors des premières promenades de son animal de compagnie afin qu’Emily et lui fassent connaissance dans de bonnes conditions. Contre toute attente, les deux jeunes femmes deviennent complices et, peu à peu, Emily se questionne sur les sentiments qu’elle éprouve pour celle qu’elle appelle désormais Sue. Mais, un jour, un drame se produit, où l’origine de leur relation disparaît. Quid de l’avenir de cette dernière dans de telles conditions ?

Il est certain que tout un chacun sera surpris d’apprendre que Fragile est le premier roman graphique de Mathilde Ducrest tant il s’en dégage une maîtrise et une assurance qui sont incroyables. Cependant, l’autrice suisse n’est pas une novice car elle a déjà sévi dans l’autoédition et c’est d’ailleurs ce qui nous vaut le plaisir de la retrouver avec cette création chez Casterman. Fragile est un récit tout en nuances où une étudiante en quête d’argent et une riche héritière en quête de sens se lient d’amitié et développent des sentiments au fil des pages. Il y a très peu de personnages qui interviennent dans l’album mais ils sont parfaitement caractérisés et prennent toute la place. On pense à Emily, Suzanne mais aussi et surtout à Pia… magnifique Pia qui représente tellement de choses pour Emily. Notons que l’histoire familiale des Rascines est originale, parfaitement cohérente et plante un décor de fond intrigant. La retranscription dessinée de l’autrice dénote une identité graphique déjà bien marquée où la palette chromatique, qui sort des sentiers battus, joue un rôle majeur. L’ensemble sert à merveille l’histoire, à l’image de la double planche finale accompagnée d’une phrase de conclusion qui donne tout son sens au titre.

Un récit aux ambiances feutrées d’une belle maîtrise qui révèle une autrice à suivre.

Stéphane Girardot