
© 2019 Casterman

- Titre(s) : Flesh Empire
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Yann Legendre
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Septembre 2019
- Prix : 19,00 €
- EAN : 9782203164314
Singularity est un monde dirigé par le Sénat qui cherche par tous les moyens à y diminuer le nombre de résidents physiques, des humanoïdes constitués d’un corps synthétique qui ne vieillit pas et dont ils peuvent changer certaines parties. Chacun d’eux est sauvegardé par DataCenter, la mémoire digitale collective de Singularity qui, sur ordre du Sénat, peut effacer les données d’un résident et le faire disparaître à jamais. Pour endiguer la surpopulation, le Sénat finance le projet Bodyhost. Ray Zimov, le professeur en charge du programme, est convaincu qu’il faut le stopper suite à l’explosion d’un modèle de génération X3 en pleine rue. Malgré ses engagements, le scientifique travaille également en secret et sous la protection de la Comtesse Aliena à la création de ce qui pourrait être le salut de Singularity : la chair. Une matière qui permet de ressentir les sensations physiques. Mais la nuit passée, le laboratoire a été visité et des échantillons ont été volés. Ray craint alors de voir se développer sous peu des labos clandestins par dizaines. Quelles en seront les conséquences sachant que les effets à long terme de l’implantation ne sont pas connus ?
Flesh Empire est un récit de science-fiction en noir et blanc scindé en trois chapitres d’une qualité globale extraordinaire, avec une narration graphique tout aussi percutante et éloquente que le récit en lui-même. Bien que ce soit sa première bande dessinée, Yann Legendre n’est pas un novice dans le domaine de l’illustration et des Arts, loin de là. D’ailleurs, avant d’être un livre, Flesh Empire est paru sous la forme d’un portfolio qui a reçu en 2013 la médaille d’Or au 3×3 Professional Show de New York. Si vous êtes amateur de roman, il y a quelques points communs avec celui écrit par Richard K. Morgan, paru en 2002 et adapté en série sur Netflix en 2018, Altered Carbon, qui vous sauteront aux yeux, comme la sauvegarde et le stockage numérisés des mémoires ainsi que leur transfert dans des corps synthétiques. L’ensemble pousse le lecteur à s’interroger sur l’I.A., « Big Brother », l‘évolution de la société, etc. Les textes sont parfois très courts ou absents pour laisser les illustrations – très immersives – parler d’elles-mêmes, toutes magnifiques, captivantes et avec des accointances avec le trait de Charles Burns ou les œuvres de Victor Vasarely basculées en bichromie. Dès que la matière est créée par Ray, de subtils aplats chair apparaissent. À noter la présence d’un poème de Norman Spinrad, auteur de science-fiction américain, très en phase avec l’étape de synthétisation de l’A.D.N. d’un personnage important de l’histoire. En fond sonore, on pourra écouter le titre Flesh for fantasy de Billy Idol. Cependant, l’auteur suggère un morceau du groupe de metal Culture Killer intitulé Flesh Empire qui fait tout aussi bien l’affaire.
Encore une magnifique pépite débusquée par les éditions Casterman !
Stéphane Girardot
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2 Responses to “Flesh Empire”
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2 mai 2023
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