Titre : La Fille du quai
Scénariste : Alexine
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Fabrice Meddour
Éditeur : Glénat
Parution : Juillet 2021
Prix : 15,50€
Du jour où il aperçut une belle dame portant une ombrelle près du quai où il avait l’habitude de sauter de murs en piquets sans jamais toucher le sol, Haurel vit son destin scellé. Marqué à vie par cette apparition qu’il fut le seul à voir, le jeune garçon n’avait aucune chance d’échapper à l’emprise de cette femme mystérieuse. En tentant de l’y soustraire, son père y laissa la vie, laissant son fils orphelin, avant qu’il ne soit recueilli par une famille qui l’éleva comme l’un des siens. Allant de drame en drame, Haurel devient toutefois un homme bon et fort, respecté par la communauté et père d’un jeune garçon. Jusqu’au retour de la fille du quai…
« La malédiction dit que quiconque voit la fille du quai périra par la fille du quai. Elle n’est visible que par lui et lui seul. Et qu’un jour, celui qu’elle a choisi mourra de ses mains. »
Alexine et Fabrice Meddour ont imaginé à deux un superbe conte tragique qui ne dévie jamais de sa ligne conductrice, à savoir l’impossibilité pour quiconque de se soustraire à la vision de cette fascinante mais inquiétante femme à l’ombrelle. Si la lecture n’est pas toujours aisée, dans le sillage d’une introduction racontée à rebours qui oblige à s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre qui parle en voix off et quel instant de la vie du héros elle dévoile, le style visuel du dessinateur est une fois de plus éblouissant. Reconnu et apprécié pour ses aquarelles et son trait fin, Fabrice Meddour en met plein les yeux et parvient à changer certaines scènes du tout au tout en fonction des drames ou des espoirs naissants. L’ambiance parfois crépusculaire, annonciatrice de misères pour Haurel et ses proches, trouve un écho dans la douceur de certains personnages et de séquences muettes. Très généreux – parfois trop tant certains éléments sont parfois juste effleurés, comme le besoin du jeune homme de ne jamais toucher le sol ou le tueur apparaissant en fin d’histoire – cet album ravira les amateurs de l’artiste et de récits surnaturels poétiques.
Un one shot envoutant et richement illustré, juste parfois un peu exigeant dans sa narration.
Arnaud Gueury
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