
Titre : Enfants des abysses
Scénariste – Dessinatrice – Coloriste : Hélène V.
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2015
Prix : 14,99€
Mars 1827, à Limentun dans le sud de la Britannia. Harriet et son jeune frère Calvin suivent l’éducation très rigoureuse d’une tante car leur père, le capitaine Julius Ashtray, en a décidé ainsi. Mais l’austérité ambiante va quelque peu être brisée par l’arrivée inopinée d’Alistair avec lequel Harriet a vécu un évènement traumatisant onze années auparavant à bord du Sirius. Depuis, et pour d’obscures raisons, elle est strictement tenue à l’écart des flots selon les consignes paternelles. Malheureusement, la nouvelle que porte le jeune marin n’est pas très réjouissante. En effet, le capitaine ne viendra pas pour la fête des Corybantes. Une douloureuse absence qui est atténuée par la compagnie du jeune homme durant quelques jours. Cependant, contre toute attente Julius vient chercher ses enfants pour les emmener sur son vaisseau. Commence alors un long voyage où des phénomènes étranges et dangereux, signes du lien entre Harriet et Cétos, se font de plus en plus nombreux. Quel secret plane autour de la famille Ashtray ?
Hélène V., lauréate du prix Raymond Leblanc 2014, réalise avec Enfants des abysses un premier album de très bonne facture. L’auteure livre une histoire de pirates qui flirte de manière très habile avec le fantastique. Une création largement inspirée des sagas romanesques anglo-saxonnes du 19ème, des chansons de pirates ou encore des mystères des fonds aquatiques qu’elle affectionne. Le rythme de narration peut paraitre lent au départ mais il permet de poser les bases, l’ambiance et de bien définir les différents protagonistes. Ce qui vous gardera bien attentif jusqu’à certaines révélations qui feront que vous arriverez à la dernière page sans vous en apercevoir. Un récit cohérent qui est mis en images avec une certaine maturité graphique. Le style est déjà bien affirmé et parfaitement en phase avec cet univers aux réminiscences victoriennes. Un coup de crayon qui, associé à une mise en couleurs bien sentie, retranscrit au plus juste les atmosphères qu’elles soient fantastiques, étranges voire ésotériques. L’ensemble dégage une très belle sensibilité et la suite s’annonce déjà très intéressante.
Une première partition réussie.
Stéphane Girardot
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