Titre : Hybrides
Scénariste : Ange
Dessinateur : Alain Janolle
Coloriste : Elvire De Cock
Éditeur : Soleil
Parution : Février 2021
Prix : 14,50€
L’inspecteur Alex Green est étrangement tiraillé entre deux sentiments. Dans un sens, tout va bien pour lui, entre un boulot qu’il aime et une relation amoureuse au beaux fixe. Pourtant, un étrange sentiment ne le quitte pas. Son séjour mouvementé sous les eaux pourrait en partie l’expliquer, mais le mal est plus profond et lié à la présence-même de la Fédération. Des cas répétés d’assassinats et de trafics d’organes aliens le rappellent à son devoir et le rapprochent une fois de plus de l’ambassadeur hittite. Pour Alex, Akha détient la clé du mystère de ses souvenirs enfouis et probablement celle de l’avenir de la Terre au sein de la Fédération…
« J’ai toujours la sensation désagréable, insistante, que quelque chose ne va pas… que ce monde ne va pas. Ou peut-être que ce n’est pas le monde. Peut-être que c’est moi. »
Le roman La Mâchoire du dragon empiétait déjà largement sur les plates-bandes des meilleurs récits de SF, pouvant être comparé sans rougir à certaines références de ce registre produites avant ou après sa parution – on pensera rapidement à Altered Carbon, un autre polar noir futuriste popularisé par la série télé diffusée sur Netflix et dont la traduction française pour les éditions Bragelonne est réalisée par… Ange. Cette adaptation en bande dessinée confirme cette impression en développant rapidement son univers et la source de son récit, à savoir ce fameux test auquel la Terre a échoué. Thriller techno, avec sa dose de paranoïa, de secrets, de personnages ambigus, Fédération ne cherche pourtant pas à duper le lecteur par des tours de passe-passe alambiqués et un style graphique élitiste qui aurait permis de viser un public de niche amateur du genre. Au contraire, Ange et Alain Janolle font le choix de la BD populaire destinée à tous par son style limpide, clair et coloré, le dessinateur réalisant sans doute une de ses plus belles prestations.
Une série ambitieuse et accessible.
Arnaud Gueury
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