
© 2016 Futuropolis
Titre : Eξάρχεια – L’Orange amère
Scénariste : Nicolas Wouters
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Dimitrios Mastoros
Éditeur : Futuropolis
Parution : Août 2016
Prix : 24€
Nikos, jeune étudiant de 26 ans avec un talent de dessinateur, vient rendre visite dans le quartier de son enfance à sa tante et son oncle pour les vacances, avant de repartir vers d’autres îles grecques. Malheureusement, à peine arrivé à Exarcheia, Nikos apprend que son oncle Christos est hospitalisé à cause d’une crise cardiaque provoquée par des problèmes avec des immigrés qui squattent l’immeuble dont il est le propriétaire. Au vue de la situation difficile que vivent ses proches, Nikos décide de rester plus longtemps que prévu, dans le but d’aider le commerce et de trouver une solution équitable et efficace pour les squatters. Il revit dans ce quartier touché de plein fouet par la crise économique, joue aux échecs avec le vieil habitué Alexis sur la terrasse du bar, revoit des amis d’enfance dont le baraqué Tzibis, révolutionnaire qui souhaite l’entraîner dans sa lutte contre cet avenir sans espoir. Démuni face à cette misère, son ami lui demande alors de dessiner une fresque au cœur du quartier et lui fait comprendre qu’il est important qu’il soit lui-même présent, digne enfant d’Exarcheia. Nikos n’a pas d’autre choix que de faire confiance au seul immigré qui parle grec parmi les squatters. S’il arrive à négocier, peut-être que petit à petit les soucis vont s’atténuer ?
Quelle lecture troublante face à cet album réaliste et tellement ancré dans l’actualité. Le lecteur ne peut, en aucun cas, être insensible à ce récit qui relate les propres souvenirs du dessinateur et les profonds questionnements d’une génération en proie à l’inquiétante crise économique que connaît leur pays. Ce premier album de Dimitrios Mastoros est une réussite. Grec d’origine, il est né à Bruxelles où, diplômé des Beaux-Arts de Saint-Luc quelques années plus tard, il a eu l’idée d’un album sur la Grèce. Ses traits font vivre ses personnages de façon brute et sa technique de l’aquarelle adoucit les émotions présentes sur chaque visage. Album monochrome, les 197 pages de cette histoire sont saisissantes de dynamisme. Le scénario mené avec Nicolas Wouters est abouti. Le lecteur ne s’ennuie pas un instant, pris dans la tourmente avec le héros. Impossible de lâcher prise en ressentant tellement d’émotions dans cette lecture. A la fermeture de ce livre, la réflexion est de mise. Le 9ème Art est bel et bien devenu un moyen de faire comprendre le monde d’aujourd’hui. Belle évidence avec cet album !
Un récit qui donne à réfléchir et tellement touchant ! Une belle lecture à vous conseiller.
Laurence Dhô
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