Titre : Le Pays divisé
Scénariste : Dugomier
Dessinateur – Coloriste : Benoît Ers
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2019
Prix : 10,95€
Septembre 1942, 27 mois après l’invasion de la France par l’Allemagne nazie. « Le Lynx » se voit confier une mission complexe et très importante via les recommandations de « Pégase », mort depuis. En effet après avoir récupéré un poste émetteur-récepteur, François, Eusèbe et Lisa doivent trouver le moyen d’héberger et nourrir le nouvel opérateur radio – « le pianiste » dans le jargon résistant – envoyé par Londres. Dans un premier temps, François a l’idée de solliciter le notaire, Maître Bogaert, qui est le candidat idéal pour l’opération en regard de son métier mais aussi parce qu’il a une dent contre l’occupant. Et le jeune garçon a eu le nez creux car ce dernier accepte de les aider sans savoir qu’ils sont « Le Lynx » ! Dans un deuxième temps, les enfants ont même l’audace de demander une « faveur » au Maire de Pontain l’écluse ! Alors que tout se passe pour le mieux, la situation change après l’intensification des ripostes alliées et le débarquement des troupes anglaises et américaines en Algérie et au Maroc le 8 novembre 1942. Les allemands violent les clauses de l’Armistice et passe outre la ligne de démarcation pour occuper tout le pays qui est plus que jamais divisé en trois et non en deux : il y a désormais les résistants, les collabos et les attentistes !
Dugomier nous propose une nouvelle leçon d’Histoire avec Le Pays divisé que nous recevons avec un immense plaisir et beaucoup de respect. Tout simplement parce qu’elle est parfaitement présentée au cœur d’une aventure humaine, celle de nos jeunes héros résistants que nous suivons depuis cinq tomes maintenant. Si la précision historique est indéniable, le scénariste s’impose de l’incorporer dans un épisode fiction vécu par les enfants de façon tout a fait plausible et réaliste. Une cohérence d’ensemble qui nous embarque, une fois encore, sans mal du début jusqu’à la fin ! Les faits historiques s’emboîtent parfaitement avec le déroulement de la mission du « Lynx » qui est bien plus complexe que les précédentes cette fois-ci. De plus, l’auteur insiste à nouveau sur l’enfance volée du trio et le fait réaliser aux lecteurs mais surtout à François en lui mettant sous les yeux le rapprochement évident entre Lisa et Eusèbe. Bref, cet épisode comme les autres nous passionne, nous interpelle, nous rappelle l’Histoire et nous pousse à l’admiration ! Ces réactions ne sont évidemment pas uniquement le fait des écrits, elles trouvent également leur origine dans le retranscription graphique qu’en fait Benoît Ers. Le dessinateur a trouvé dès le début de l’aventure la manière la plus efficace de transmettre aux lecteurs toutes les émotions des textes tout en adoucissant la dureté des ces derniers. Un talent que nous nous devons de saluer avec insistance !
Un devoir de mémoire écrit et dessiné avec sérieux et talent pour que personne, même les plus jeunes, n’oublie !
Stéphane Girardot
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