
© 2015 Le Lombard
Titre : Premières actions
Scénariste : Dugomier
Dessinateur – Coloriste : Benoît Ers
Éditeur : Le Lombard
Parution : Avril 2015
Prix : 10,60€
A Pontain l’Écluse, malgré la présence de l’occupant allemand, la vie est plutôt calme. En effet, la zone est épargnée par les combats. Nous sommes en juin 1940. Le régime de Vichy du Maréchal Pétain est en place et la résignation de la population s’installe tout doucement. Dans le village, tout le monde regarde sans réagir les soldats teutons détruire des symboles de la victoire française de 1918 et se laisse endormir par leur comportement faussement gentil. Cela, François a du mal à le comprendre. C’est quelque chose qu’il ne peut pas accepter. Avec l’aide de son meilleur ami Eusèbe, le fils de l’instituteur, le jeune garçon décide de mener ses premières actions contre l’ennemi : graffitis sur les affiches de propagande, tracts dénonciateurs imprimés sur des morceaux de papier peint ou encore sabotage. Et puis, il y a Lisa. La petite belge recueillie par la famille de François alors qu’elle se trouvait seule au bord de la route fuyant son pays. Ainsi à treize ans, poussés par leur innocence et leurs ingénieuses idées les trois adolescents montrent la voie aux grands. Celle de la Résistance.
Dugomier et Benoît Ers s’associent une nouvelle fois sous la bannière des éditions du Lombard, après Hell School, pour nous offrir ce superbe récit au centre duquel on retrouve le thème de l’enfance. Plus précisément, celui de l’enfance volée par des événements, comme la guerre en l’occurrence, qui ont obligés bon nombre d’enfants à grandir trop vite et devenir des adultes trop tôt. Premières actions est une bande dessinée magnifiquement construite. Une histoire écrite par Dugomier avec beaucoup de tendresse, de respect, un brin d’humour et qui revêt un caractère pédagogique indéniable car parfaitement documentée. Il suffit de se référer au dossier de huit pages qui clôt l’album pour corroborer ce fait. Et c’est une très bonne chose car il restera ainsi une trace dessinée de ce pan de notre Histoire lorsqu’il ne sera plus enseigné dans nos écoles. Au train où vont les choses de nos jours, on ne sait jamais ! Graphiquement, Benoît Ers apporte la légèreté nécessaire en regard à la dureté du sujet traité avec son dessin tout en rondeur. Une prestation où le trait du dessinateur a gagné en finesse tout en restant aussi efficace que précédemment.
Une nouvelle série qui démarre sous les meilleurs auspices. Note aux parents : achetez cette BD à vos enfants sans hésitation !
Stéphane Girardot
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