Titre : Eloïsa et Napoléon
Scénariste : Cristina Florido
Dessinateur : Francisco Ruizge
Éditeur : La Boîte à Bulles
Collection : Contre-jour
Parution : Août 2012
Prix : 14€
Eloïsa est aussi grande que Napoléon est petit. Elle est aussi peu souriante qu’il est jovial. Elle semble refuser le moindre contact quand lui ne demande qu’à prendre soin de quelqu’un. C’est pour cela qu’il l’a remarquée sur le marché, loin au-dessus des autres têtes. Pour la revoir et la forcer à baisser les yeux vers lui, il se sent prêt à tout. Et puisqu’il l’a vue la première fois devant l’étal d’un fleuriste, le petit homme amoureux va en ouvrir un lui aussi, espérant qu’un jour la belle inconnue s’y arrête et le regarde enfin…
Petit album sans prétention, Eloïsa et Napoléon se lit d’une traite, l’histoire étant d’une légèreté et d’une clarté apaisantes. Cristina Florido, auteur de nouvelles, signe là sa première bande dessinée, dans laquelle elle parvient à rendre la fraîcheur d’une première rencontre entre deux personnages très dissemblables physiquement mais en quête d’un même sentiment. Son écriture est limitée au strict minimum, sans dialogues, seulement avec de petits commentaires sur les impressions et les actes de ses héros. Cette faible présence des textes est due aussi à la justesse du trait de Francisco Ruizgé. Si le dessinateur espagnol est davantage connu pour ses séries d’aventures parues chez Soleil (Luxley, La Geste des Chevaliers Dragons et récemment Indicible), cet album quasi expérimental montre une autre facette de son talent. En noir et blanc, son graphisme, à l’encrage presque invisible parfois, va à l’essentiel. Ses personnages volontairement caricaturaux contrastent avec la beauté des décors qui prennent souvent le pas sur les planches.
Un one-shot rafraîchissant et étonnant, à lire à tout moment.
Arnaud Gueury
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