Titre : Eloi
Scénariste : Younn Locard
Scénariste – Dessinateur : Florent Grouazel
Éditeur : Actes Sud / L’An 2
Parution : Novembre 2013
Prix : 25€
1837, quelque part sur la côte de Nouvelle-Calédonie… Une expédition à l’initiative du docteur Delaunay part dans la forêt calédonienne dans le but incertain de découvrir la vérité sur la réputation de cannibalisme des autochtones. Ayant pour mission de dresser une cartographie précise des lieux, le commandant Dessailly décide, au regard d’une situation de plus en plus tendue avec ses habitants, de quitter l’île. Toutefois, à la requête du docteur Delaunay, Eloi, un jeune Calédonien, embarque à bord pour y être ramené en France, afin d’être «examiné» d’une manière plus approfondie en tant que représentant de ces nouvelles peuplades.
Il arrive parfois qu’au cours d’un festival, on se laisse tenter par un album sans jamais en avoir entendu parler. Il arrive aussi parfois, parce que le dessin est joli, qu’on se laisse tenter à demander une dédicace qui n’était pas prévue. Il arrive parfois, parce qu’on s’est laissé tenter, qu’on soit déçu. Eh bien, dans le cas de Eloi, c’est tout le contraire. On se laisse plonger dans un huis-clos maritime, où l’horizon dépasse rarement la figure de proue. Oubliées, les grandes aventures ensoleillées de la marine française. Ici, nous avons affaire à des personnages tourmentés qui se laissent aller à certains instincts peu avouables. Nous assistons à une triste dénonciation de l’intolérance, le tout raconté avec une facilité surprenante. De prime abord, rien ne laisse deviner la profondeur du récit et la construction des personnages.
Peu d’albums traitent d’un sujet aussi « sale » que le comportement humain avec une telle fluidité. Voici une très belle réussite, dont on ne peut se détacher avant de l’avoir terminé, à lire absolument !
Joël Leroy
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