
© Black River, 2023

- Titre(s) : Volume 1
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Kaare Andrews
- Coloriste(s) : Brian Reber
- Editeur(s) : Black River
- Parution : Juillet 2023
- Prix : 17,90 €
- EAN : 9782384260225
Pas spécialement bien dans sa peau pour des raisons qu’il cache à ses proches, Oliver Leif se voit contraint d’intégrer un nouveau lycée, dans une nouvelle ville où sa mère pense avoir décroché un travail. Plutôt discret, l’ado est tout le contraire de son grand frère, un sportif charismatique qui sait s’intégrer sans effort. Les premiers jours sont donc difficiles pour lui, et les suivants aussi. Jusqu’à ce qu’un événement inattendu l’oblige à révéler, devant une jolie camarade de classe, sa vraie nature. Car Oliver est un « renaissant », mais il ne peut utiliser ses super-pouvoirs que dix minutes par jour…
« S’il te plaît, il ne faut pas le dire, à personne. S’ils le découvrent, ils viendront pour moi. Ils feront du mal à ma famille et je ne les verrai plus jamais. Comme mon père… »
En ayant la possibilité de développer son propre univers de super-héros, sans les contraintes de directives éditoriales et avec les seules limites de son imagination, Kaare Andrews se fait visiblement plaisir dans cette histoire pleine de références et de respect pour un genre qu’il a longtemps travaillé. Seulement, au-delà d’un personnage qui doit beaucoup à Peter Parker et son alter ego masqué, c’est souvent un trop plein d’action, d’expressivité et d’énergie qui déborde des pages de ce premier tome. Avec des personnages secondaires si caricaturaux qu’ils sont bien plus ridicules que comiques, des dialogues parfois un peu puérils, des situations – notamment entre lycéens – qui penchent vers le mauvais soap, l’auteur ne parvient pas à donner une idée claire de la direction qu’il veut prendre. Est-ce une parodie, un hommage sincère noyé par ses propres excès ? Certains lecteurs pourront tout de même sans doute apprécier cette proposition. Graphiquement, c’est également un grand écart. Certains effets sont impressionnants et créatifs, avec un excellent character design, mais l’utilisation constante de décors et de fonds tirés de photos – et à peine retravaillées, quelques cases (la façade de la maison de Kristen notamment) laissant douter qu’il y ait eu la moindre intervention du dessinateur pour la modifier – donne un aspect dérangeant qui fait sortir de la lecture. En plus d’un procédé qui peut interroger sur la démarche créative à une époque où l’apport de l’intelligence artificielle fait débat, le contraste entre ces arrière-plans et les personnages n’est pas des plus réussis.
Une série qui déborde d’un trop plein d’envies et de quelques choix visuels douteux.
Arnaud Gueury
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