Titre : La Dernière fois que j’ai prié
Scénariste : Yves H.
Dessinateur – Coloriste : Hermann
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2020
Prix : 14,45€
Ed Kemper avait raison. Morgan « Duke » Finch est un tueur, cela fait partie de lui et nul n’échappe à son destin. C’est pour cela qu’avant de poursuivre sa route vers San Francisco, afin d’acheminer les 100 000 dollars avec son frère Clem et Timothy Swift de la Soakes & Sears pour honorer son contrat, il ne peut s’empêcher de retourner à Ogden pour venger la mort de Mildred. La famille Briggs y passe au complet. Le Marshal Sharp aurait dû savoir que ça finirait un jour comme ça. Duke est devenu incontrôlable et il ne s’arrêtera jamais s’il ne le stoppe pas maintenant. Pendant ce temps, Peg est enlevée par un étrange « mescalero ». Probablement le même individu qui élimine froidement le Marshal et ses hommes pour libérer Duke. Mais dans quel but ? De plus, l’inconstance de son frère n’est pas sans conséquence pour Morg’ lorsqu’ils se retrouvent et qu’il lui avoue enfin le décès de sa femme. Blessé, sous la menace d’un spectre du passé et de celle de mutins de Fort Defiance qu’il croyait abandonné depuis la victoire de Carson sur les Navajos, Duke va devoir jouer serré s’il veut rester en vie pour tenir sa parole auprès de Mullins.
Yves H. et Hermann (Old Pa Anderson) n’arrêtent pas de plonger Duke toujours plus profondément dans la noirceur de son âme tout en lui laissant malgré tout un semblant d’humanité. En effet, dans ce quatrième opus, Morg cède à sa véritable nature de tueur. Il ne résiste plus mais garde en ligne de mire qu’il doit absolument honorer son contrat, avec Mullins et la Soakes & Sears, et protéger son petit frère Clem quoi qu’il ait fait. Pour complexifier un peu plus la trame scénaristique, Yves H. fait surgir un fantôme du passé qui donne au lecteur quelques indications sur l’enfance des frères Finch. Le scénariste met également sur leur route des soldats noirs de l’Union qui se révoltent face au joug de l’Homme blanc via une mutinerie et chassent Duke, son frère et Swift comme du gibier. L’esclavage, un thème que père et fils affectionnent particulièrement. Avec des dialogues concis et assez peu nombreux mais très efficaces, la part belle est faite au dessin réaliste d’Hermann qui offre une lecture graphique toujours aussi éloquente, juste et forte. La mise en couleurs directes, véritable marque de fabrique de l’auteur, dégage de superbes ambiances qui immergent complètement le lecteur dans ce western violent et poussiéreux à souhait, à l’instar de la séquence où Duke est libéré et qui se déroule dans un brouillard parfaitement rendu.
À lire avec du Ennio Morricone en fond sonore pour un grand moment « cinémato-BD-graphique » optimal !
Stéphane Girardot
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