Titre : Je suis une ombre
Scénariste : Yves H.
Dessinateur – Coloriste : Hermann
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2019
Prix : 14,45€
1868, à Ogden dans le Colorado. Morgan « Duke » Finch tient la promesse qu’il avait faite à Mullins, le patron de la Mining Company. À savoir, assurer pour son compte un transfert de fonds d’une valeur de 100 000 dollars vers San Francisco. Les attaques de diligences étant monnaie courante, le patron de mine d’or prend toutes les précautions nécessaires pour protéger « le colis ». La Soakes & Sears a également mandaté Timothy Swift pour superviser l’opération. Cependant, Mullins prend quelques garanties supplémentaires en mettant dans les pattes de Duke deux de ses sbires, Caleb et Lowell Briggs. Malheureusement, un gang de braqueurs stoppe l’attelage à quelques encablures de Colorado City et s’empare du butin. C’était prévisible. Mais ce qu’il l’était moins, c’est le fait que Clém, le frère de Morgan, soit le chef de la bande. Un course contre la montre s’engage alors pour Duke afin retrouver les 100 000 dollars – c’est une question d’honneur ! – mais surtout, afin de mettre la main sur son frère avant les tueurs qui sont déjà à ses trousses. Pendant ce temps à Pueblo, Peg – qui a résisté jusque-là – se résigne au fait d’avoir perdu celui qu’elle aime de manière définitive. Mais son amour pour Duke la ramène à Ogden.
Yves H. assombrit – encore plus – l’univers de Duke dans ce troisième volet en lui imposant un problème supplémentaire de taille : l’implication de son frère dans le braquage de la diligence dont il a la responsabilité. Ce qui n’est pas fait pour l’arranger. Cela lui rajoute un poids en plus à supporter, lui qui déjà fuit l’amour, en la personne de Peg, et sa propre nature intrinsèque de tueur. Sans compter tous les personnages malsains qui veulent sa peau comme Mullins et ses sbires ou encore Swift le nouveau venu. Mais aussi ceux qui n’agissent pas comme ils le devraient à l’image de Sharp, le Marshal. Duke est plus que jamais torturé par ses conflits intérieurs et la conséquence ne tarde pas à pointer le bout de son nez ! Comprenez que les colts vont parler ! Une fois de plus l’association entre père et fils fonctionne parfaitement bien. Yves H. écrit un très bon récit toujours plus sauvage, rude et sanglant – prolongement direct du précédent opus – qu’Hermann illustre avec maestria de son incroyable trait réaliste. Le ton graphique est en totale adéquation avec les désidératas scénaristiques et particulièrement évocateur grâce à l’habituelle mise en couleurs directe aux ambiances très justes du dessinateur. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises en regard du « cliffhanger »… ni Duke d’ailleurs !
Avec ses trois tomes, le série s’impose déjà comme une référence du western d’un autre genre !
Stéphane Girardot
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