Titre : Dominos
Scénariste : Théa Rojzman
Dessinateur – Coloriste : Abdel de Bruxelles
Coloriste : Rémy Benjamin
Éditeur : Fluide Glacial
Parution : Juin 2019
Prix : 10,95€
Au pied de leur immeuble, Mounia et Léo ont décidé de commencer un carnet où ils noteraient les noms de tout ceux qu’ils ne supportent plus pour porter plainte. Une sorte de mur des cons, mais sur papier. Il y a d’abord leurs parents, évidemment. Mais aussi Bill, le voisin désagréable qui siffle les bières en insultant tout le monde sur internet et se fout de la tronche de Jacques, un handicapé en fauteuil. Un vrai con, ce Bill. Quoique Jacques est pas mal non plus, lui qui laisse son chien pisser sur la robe d’une « sale gauchiste végétarienne »… la mère de Léo, étouffante au possible et totalement sous la coupe d’un coach en bien-être. Finalement, qui n’est pas le con d’un autre ?
« Voyons, les enfants, on ne peut pas forcer les gens à être gentils. La vie, c’est la chienlit! Un travail de merde et des prêts à rembourser jusqu’à 85 ans! On est obligés de devenir méchants, vous comprenez? »
Théa Rojzman orchestre un réjouissant jeu de massacre qui, comme son titre l’indique, va être comme un jeu de dominos où chaque pièce va faire tomber la suivante. A la suite les uns des autres, chaque habitant de l’immeuble de Mounia et Léo va passer de victime à coupable, affichant ainsi ses qualités mais surtout ses défauts et une certaine difficulté à respecter le vivre-ensemble. Ce n’est pas une nouvelle, les cons se reproduisent à toute allure à notre époque mais personne n’est à l’abri d’être le con d’un autre. Bien sûr, au bout de cette satire moderne parfois un peu hystérique et capable de basculer vers le grand n’importe quoi, les choses vont un peu évoluer, pour finir sur une note d’espoir. Pour suivre le rythme échevelé, Abdel de Bruxelles propose un style extrêmement énergique, simple et semi-réaliste, qui colle à l’ambiance voulue.
Une petite lecture sans prétention, bien dans l’air du temps, qui vous fera peut-être regarder vos voisins différemment.
Arnaud Gueury
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