Titre : Morts à Venise
Scénariste : Noël Simsolo
Dessinateur – Coloriste : Frédéric Bézian
Éditeur : Glénat
Parution : Septembre 2021
Prix : 19,50€
Italie, 1920. Alors que les tensions internationales sont fortes autour de la ville de Fiume et son statut d’état indépendant, gouvernée par le poète Gabriele D’Annunzio, Radar poursuit sa volonté de construire une fusée capable de bombarder la planète depuis l’espace. Mais il lui faut encore l’invention du professeur Bene, dont la formule est entre les mains de son ennemi, Ferdinand Straub. Le journaliste est alors attiré par le criminel à Venise, où les massacres d’innocents se multiplieront tant qu’il n’aura pas enfin ce qu’il veut pour devenir le maître du monde. N’ayant plus le choix, Straub cède à la menace. Mais pas sans tenter une ultime entourloupe afin de piéger le redoutable assassin…
« Que tu réussisses ou pas ton coup ce soir, moi, je bombarde le train demain à l’aube.
– Accordé. Il faut bien que tout le monde s’amuse… »
Ce récit feuilletonnesque est décidément une formidable aventure menée de main de maîtres. Si ce troisième tome est annoncé comme la fin de l’histoire, qui nous dit que l’infâme Radar ne resurgira plus jamais pour torturer ses ennemis et menacer la planète entière ? En attendant cet hypothétique retour, les auteurs orchestrent l’ultime confrontation entre les deux personnages principaux, secondés de protagonistes tout aussi attachants quel que soit leur camp. S’il est parfois toujours un peu compliqué de les distinguer et que la lecture demande d’être très attentif pour bien saisir chaque élément de l’intrigue, c’est un réel plaisir de suivre ce récit énergique qui prend place dans un contexte historique bien précis. Avec un Straub toujours aussi héroïque, archétype du journaliste aventurier comme la littérature et la bande dessinée savent en offrir, et un Radar machiavélique et sanguinaire, figure du parfait méchant sans foi ni loi, Noël Simsolo offre à son complice un cadre extraordinaire. Frédéric Bézian joue en effet des codes du genre avec malice, grâce à un style graphique très particulier, avec ses héros taillés à la serpe, et une colorisation audacieuse qui rappelle l’album consacré entre autres au peintre Piet Mondrian (Le Courant d’art).
La conclusion (?) ébouriffante d’une série hors normes.
Arnaud Gueury
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