Titre : Une petite ville en Amérique
Scénariste : Jean-Pierre Dionnet
Dessinateur : Danijel Zezelj
Coloriste : Florence Spitéri
Éditeur : Dargaud
Parution : Janvier 2012
Prix : 13,99€
En 1929, 66 « dieux » sont nés sur la mythique Route 66. Le monde en a été profondément changé, ces divinités influant plus ou moins la destinée des hommes. En 1943, la seconde guerre mondiale fait des ravages en Europe. Le gouvernement américain demande à un de ces dieux, Soleil Levant, de se rendre sur place pour juger de l’évolution du conflit. Après avoir rendu visite à son père, un Japonais retenu dans un camp d’emprisonnement californien, le surhomme s’envole pour l’Allemagne. Avec l’uniforme d’un pilote de l’armée impériale, il doit infiltrer l’armée ennemie. Mais c’est son destin auquel il fera face, sachant que les dieux en décident seuls…
Voilà déjà le troisième volume de la série Des dieux et des hommes créée par Jean-Pierre Dionnet. Le célèbre scénariste, monument de la BD, était un des rares à pouvoir lancer un projet de cette ampleur – 30 tomes annoncés ! – sur son simple nom et un pitch prometteur. Ce croisement prévu entre les univers de Jack Kirby et Éric Rohmer, s’il semble curieux mais excitant, peine encore à convaincre. Les lecteurs espéraient retrouver le style du Métal Hurlant des grandes années, mais cette œuvre ambitieuse est trop confuse et déroutante pour faire l’unanimité. Le trait des dessinateurs n’y est pour rien, ceux-ci s’en sortant plutôt brillamment. Danijel Zezelj, dessinateur croate installé aux États-Unis, passé par les éditeurs Marvel et DC, fait preuve d’un grand sens graphique, plein d’élégance. Très sombre, son utilisation de l’ombre se révèle impressionnante et très évocatrice de l’époque. Mais c’est bien le fond qui pose problème, l’aventure de Soleil Levant étant difficile à cerner. L’action est finalement brève, les rebondissements inexistants, à tel point qu’on a l’impression de ne rien avoir vu ou lu à la fin de l’album. L’ambiance est forte mais ne suffit pas à faire un bon album.
Toujours aussi hermétique et incompréhensible dans son ensemble, la série est – pour l’instant – une déception à la hauteur de l’attente qu’elle a pu susciter.
Arnaud Gueury
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