Titre : Lune mécanique
Scénariste : Jeff Lemire
Dessinateur – Coloriste : Dustin Nguyen
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Parution : Septembre 2016
Prix : 14€
Menacé de destruction par les chasseurs de robots sur la planète Gnish, TIM-21 voit débarquer Psius, le leader de la résistance robotique lui-même. Et son « fils », TIM-22, un androïde de compagnie du même modèle que lui. Après avoir assassiné le monarque local, les rebelles embarquent TIM-21 et ses compagnons humains jusqu’à leur repère secret, où ils leur dévoileront leur plan pour se venger de l’humanité et reprendre leur place. Pendant ce temps, un chasseur de primes traque sans pitié les robots encore opérationnels. Sur la lune de Dirishu-6, il rencontre Blugger, le seul liquidateur survivant de la précédente mission, et les traces de son passé. Car Andy y a vécu enfant, avec comme « frère » un bot nommé TIM-21…
Jeff Lemire mène d’une main de maître cette série de science-fiction possédant tous les ressorts d’une intrigue classique mais percutante, intelligente et addictive. Si certains rebondissements sont assez prévisibles – l’apparition d’Andy, la nature de TIM-22 – la manière dont le scénariste les met en scène permet de plonger totalement dans cette aventure spatiale à la fois intimiste et de grande ampleur. Si l’ambition est de créer une épopée galactique importante, l’auteur n’oublie jamais ses personnages en cours de route. Tous possèdent une certaine profondeur ou une importance réelle, que ce soit pour amener une touche d’humour ou pour nourrir l’ambiguïté entre intelligence humaine et artificielle. Sans même compter sur les graphismes exceptionnels de Dustin Nguyen, une prouesse visuelle dont la réussite n’était pourtant pas évidente. Coloriser à l’aquarelle des crayonnés sans encrage en conservant les grains épais du papier, sans autre effet, pourrait s’apparenter à une recherche poussée mais pas à un travail fini. Pourtant, cela fonctionne et donne un ton résolument unique qui fait tout son charme.
Un feuilleton spatial aussi captivant par son scénario que son dessin.
Arnaud Gueury
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