• Titre(s) : Le Dernier jour de Howard Phillips Lovecraft
• Scénariste(s) : Romuald Giulivo
• Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Jakub Rebelka
• Editeur(s) : 404 Editions
• Collection : 404 Comics
• Parution : Octobre 2023
• Prix : 24,95 €
• EAN : 9791032405123

15 mars 1937. Hospitalisé pour un cancer en phase terminale, Howard Phillips Lovecraft vit ses dernières heures sur Terre, dans un dénuement presque total et dans l’indifférence complète du personnel médical qui n’accorde aucun crédit aux récits fantastiques de ce maître de l’horreur. Le fondateur du Mythe de Cthulhu reçoit pourtant une étrange visite, de la part d’un homme mystérieux portant le nom de l’un de ses personnages. Celui-ci l’entraine dans les méandres de sa difficile carrière d’écrivain, avant que d’autres fantômes de son passé et de son avenir ne le fassent réfléchir à son œuvre, à sa portée, à son héritage culturel…

« Puisque vous refusez que la vie physique soit de quelques valeur ou signification, remplaçons-la définitivement par la fiction! Ecrivons-nous une existence qui ne finit jamais et devenons ainsi immortels! »

Romuald Giulivo, romancier français ayant beaucoup écrit pour la jeunesse, s’attaque frontalement à un mythe de la littérature internationale, auteur troublé et mystérieux, plein de contradictions, mais dont le nom et l’œuvre résonne encore aujourd’hui auprès des lecteurs et des nouvelles générations de créateurs. Howard Phillips Lovecraft, puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, est souvent cité comme modèle pour de nombreux artistes à travers le monde, mais sa vie a surtout été émaillée de déceptions et d’échecs. Cet album revient malicieusement sur cette existence tourmentée, chaotique mais créative, pessimiste mais opiniâtre. A la manière de Charles Dickens dans Un chant de Noël, des esprits viennent hanter le mourant, l’interrogeant sur ses choix, lui reprochant ses fautes, le questionnant sur sa postérité. Le scénario, sagement découpé en chapitres, laisse libre cours à la virtuosité de Jakub Rebelka, qui orchestre une sarabande infernale tout à fait fascinante. Les compositions hallucinées s’enchainent sans interrompre la narration, avec une créativité sans limite. L’ensemble se révèle ainsi stupéfiant et parfaitement en phase avec son sujet.

Un admirable hommage à un maitre de l’horreur à l’influence majeure.

Arnaud Gueury