© Yuu Kuraishi, Kazu Inabe, Kuu Tanaka / Kodansha

Titre : Tome 1
Scénariste : Yuu Kuraishi
Dessinateur : Kazu Inabe
Éditeur : Pika
Collection : Pika Seinen
Parution : Novembre 2021
Prix : 7,50€

Exclu du lycée pour ne plus avoir payé sa scolarité suite au départ de son père, Nasu fait le larbin dans une supérette minable pour payer les dettes de la famille et l’alcool dont sa mère s’abreuve à longueur de journée. Sans perspective d’avenir, son seul refuge est le soutien d’un groupe pop à travers son casque virtuel. Et plus précisément celui de la belle Misaki, la seule à l’avoir correctement traité au lycée. Mais un drame va changer sa vie. Changé suite à un accident, il se retrouve projeté dans le système électrique. Omnipotent, ayant accès à tout partout, Nasu entreprend de se venger de sa vie pourrie. Et de tout faire pour projeter Misaki au sommet…

« En ce moment, j’ai le vent en poupe, j’enchaine les coups de chance! Quand je marche dans la rue, les feux de circulation passent au vert… Ce n’est qu’une impression, mais… »

Pour peu qu’on accepte les (très) grosses ficelles utilisées par Yuu Kuraishi pour lancer son récit, notamment une « transformation » totalement invraisemblable, cette nouvelle série offre son petit lot de frissons, de scènes gore et de rebondissements. Denjin N ne révolutionne pas le genre et se contente parfois de reprendre des recettes des grands succès. Des points communs avec un classique comme Death Note sont même nombreux, du anti-héros coupable de meurtres sanglants aux enquêteurs limite autistes. Ces limites énoncées, l’intrigue joue habilement avec les us et coutumes de la société japonaise, connectée à l’extrême, parfois déshumanisée et adepte des groupes d’idoles fabriquées sur mesure. Si ça ne reste peut-être que secondaire dans l’esprit des auteurs, cet aspect prend son importance. Graphiquement, Kazu Inabe force parfois un peu les effets et les expressions des protagonistes mais son style nerveux et sombre est efficace.

Un récit violent et plutôt angoissant, qui ne dépareille pas parmi les successeurs des grands hits du genre.

Arnaud Gueury