
© Editions Albin Michel, 2021
Titre : Demain les chats
Scénariste : Pog
Dessinatrice – Coloriste : Naïs Quin
Éditeur : Albin Michel
Parution : Avril 2021
Prix : 18,90€
Bastet serait presque une chatte ordinaire, qui ne quitte l’appartement de sa « servante » que pour le balcon et les abords de son immeuble, si elle n’avait pas pour but de réussir à communiquer avec d’autres espèces. Un objectif impossible jusque-là. Mais, alors que ça s’agite chez les humains, des attentats faisant monter la haine et l’insécurité à grande vitesse, une voisine aménage avec son chat, Pythagore. Le nouveau venu est étrange, distant et doté d’un bout de métal bizarre sur la tête. Grâce à lui, l’animal peut se connecter aux ordinateurs, qui a fait de lui un puits de science, capable d’expliquer à Bastet la flambée de violence qui aboutit rapidement à une guerre civile et un bouleversement total de la société, dans laquelle les chats pourront avoir un rôle déterminant pour sauver leurs « servants »…
« En quelques mois, les humains ont montré qu’ils avaient de grandes prédispositions pour l’autodestruction. La haine les empêche de voir que les deux camps composent les deux faces d’une même pièce. »
En adaptant l’un des plus récents romans de Bernard Werber, un des auteurs français les plus lus, Pog s’est confronté à un défi de taille consistant, comme pour toute adaptation, à maltraiter, découper, réduire l’œuvre originale pour la conformer à un nouveau média. Forcément, les changements et ellipses changent le rythme et éliminent certaines explications, mais globalement le travail est bien fait. Le scénariste conserve la matière indispensable au récit, comme la quête de communication de son héroïne féline, le contexte de violence et de révolte dans lequel les chats prennent une place prépondérante et la critique sous-jacente de notre société bien humaine. Ce cycle des chats n’étant pas aussi novatrice et réussie que celui des fourmis, certains éléments un peu absurdes – parfois volontairement – et des facilités scénaristiques – les mêmes que celles du roman – personne ne parlera d’un chef d’œuvre, mais les amateurs seront comblés. D’autant que le style de Naïs Quin (Ramona) apporte énormément de vie à cet album. La jeune dessinatrice parvient à déformer les perspectives, les corps et les visages pour donner une énergie folle à ses planches, tout en réussissant à « humaniser » les chats.
Une adaptation fidèle, très agréable graphiquement, d’un best-seller récent.
Arnaud Gueury
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2 Responses à “Demain les chats”