
Date de sortie : 10 février 2016
Réalisateur : Tim Miller
Acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein, Gina Carano, Brianna Hildebrand, T.J. Miller, Jed Rees
Scénaristes : Rhett Reese et Paul Wernick
Créateurs : Rob Liefeld et Fabian Nicieza
Producteurs : Ryan Reynolds, Simon Kinberg et Lauren Shuler Donner
Durée : 1h48
Genre : Action, Aventure, Comédie
Année de production : 2015
Interdit aux moins de 12 ans
Distribué par : Twentieth Century Fox France
Viré des Forces Spéciales, Wade Wilson mène une vie minable, vivant des quelques contrats qu’on veut bien lui confier et qui lui permettent de manier un flingue pour faire peur à quelques andouilles. Un boulot franchement pas terrible mais, lorsqu’il rencontre Vanessa, toute aussi cabossée que lui, sa vie change. Un amour total et torride jusqu’à ce qu’on lui diagnostique un cancer en phase terminal. C’est alors qu’un mystérieux agent lui propose de le soigner en lui donnant des pouvoirs de super-héros. Même si la combine pue la m…, Wade décide de foncer en abandonnant Vanessa. Bien sûr, le pacte en or se retourne contre lui. Pour se venger, Wade enfile un costume rouge, sort ses sabres et poursuit le responsable de ses malheurs…
Il aura fallu du temps et de l’énergie pour que Ryan Reynolds mène ce projet à bien, lui qui avait déjà incarné le personnage – totalement massacré – dans le médiocre X-Men Origins : Wolverine. Malgré l’échec de cette première tentative et de Green Lantern, son autre incursion dans les adaptations de comics, l’acteur-producteur canadien a porté ce film sur ses épaules durant des années, se battant pour le monter et convaincre le studio, puis assurant une promotion hors-pair pour promouvoir ce héros méconnu du grand public, en commençant par une géniale vidéo-test innocemment lancée sur internet (hum!). Malgré un mini-budget de « seulement » 58 millions de dollars – quatre fois moins que X-Men 3 par exemple – et une interdiction aux moins de 13 ans aux Etats-Unis, Deadpool ressemble à un pari largement gagné puisqu’il a surclassé tous les autres films de la saga X-Men avec une flopée de records de démarrage et 500 millions de dollars de recettes dans le monde en seulement dix jours !
Pour autant, le film n’est pas parfait, loin de là. En dehors des flashbacks sur la « naissance » du héros, l’histoire tient sur un timbre-poste : Wade Wilson a été mené en bateau, laissé pour mort et il veut botter le cul du responsable. Fin. Les lieux de tournage sont limités, les acteurs peu confirmés sur grand écran, voire débutants, et les effets spéciaux finalement peu nombreux. Des limites évidemment dues aux contraintes du budget réduit (ce que ne manque pas de noter Deadpool puisque l’une de ses particularités est de dialoguer avec le lecteur/spectateur), à l’inévitable prologue sur les origines du héros et à une histoire d’amour qui ne cadre pas forcément avec la série (peut-être le seul vrai loupé de cette adaptation). Mais l’atout maître du film est de conserver le ton trash et violent du comics, le côté décalé et bouffonesque du personnage et un recul bienvenu par rapport au sérieux d’autres long-métrages. Le prochain film, déjà en préparation, pourra sûrement gommer les défauts maintenant qu’il est prouvé qu’on peut se priver d’une partie du public sans manquer de gagner de l’argent. Avec quelques vannes plus fines, davantage de décalage et de personnages, bref en repoussant encore quelques limites, ce Deadpool 2 ne pourra être que meilleur. Comme en leur temps Spider-Man 2 ou X-Men 2, plus réussis que leurs prédécesseurs.
Un coup de poker gagnant malgré ses défauts !
Arnaud Gueury
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