
© Delcourt
Titre : Le Cri
Scénaristes : Gihef & Alcante
Dessinateur : Luc Brahy
Coloriste : Delphine Rieu
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
Parution : Septembre 2017
Prix : 14,95€
Copenhague, 1890. Marie Marne vient rendre visite au jeune peintre Edvard Munch, qu’elle avait rencontré à Paris. S’enquérant de sa santé fragile, elle est venue découvrir la clinique psychiatrique où l’artiste a été placé depuis quelque temps. Mais les choses vont encore plus mal qu’elle le craignait, Edvard semblant absent et obsédé par le visage tordu qu’il a peint sur une toile. Des analyses du tableau recoupent certaines de ses visions, et mènent ses amis et médecins sur la piste de l’éruption du Krakatoa, dont les cendres ont rougi jusqu’au ciel scandinave. Une expédition est alors montée pour l’amener jusqu’à l’effrayant volcan…
Après un premier tome particulièrement brillant et surprenant, les auteurs avaient un défi assez ardu à relever en proposant une autre histoire aussi réussie. L’idée de se baser sur Le Cri, un tableau aussi unique que dérangeant plaçait la barre assez haut en matière de frisson possible. Cette fois, plus que le sujet de la toile lui-même, Alcante et Gihef utilisent la vie chaotique et tragique du peintre pour imaginer un récit sombre et violent dans lequel il a le rôle prépondérant. A la fois très exacte sur le plan historique – la santé mentale de Munch, l’éruption du Krakatoa impliquée dans la couleur du Cri – et joyeusement fantaisiste dans son mysticisme, l’intrigue pourrait basculer dans le grand guignol ou l’absurde, mais les deux scénaristes tiennent une fois encore bien le rênes pour éviter le dérapage. Sans être possédé par un quelconque démon, Luc Brahy fait très fort dans cet album qui l’oblige à créer des ambiances particulières et variées, des neiges du Danemark en volcan indonésien, en passant par des cellules capitonnées ou les salons parisiens. Bien aidé par les couleurs de Delphine Rieu, un point essentiel quand on aborde une telle peinture comme élément central, le dessinateur marque les esprits.
Une série formidable sur tous ses aspects.
Arnaud Gueury
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Une réponse to “Dark Museum #2”
13 mars 2019
Rani #7 - La Ribambulle[…] ce septième (et avant-dernier ?) tome de Rani, Didier Alcante (Dark Museum) et Jean Van Hamme (Kivu) continue de bousculer Jolanne de Valcourt malgré sa place privilégiée […]