Titre : 1964-1965
Scénariste : Stan Lee
Dessinateurs : Bill Everett, Joe Orlando & Wally Wood
Coloriste : Richard Howell
Éditeur : Panini Comics
Collection : Marvel Classic
Parution : Juin 2014
Prix : 29,95€
Élevé par son seul père, un boxeur sans envergure, le jeune Matthew Murdock lui a promis de travailler dur pour devenir un homme intelligent et important. Délaissant les loisirs, il devient ainsi un étudiant brillant tout en s’exerçant en cachette. Un jour hélas, en sauvant un vieil homme, un produit radioactif lui brûle les yeux. Pourtant, à son réveil, Matt découvre que ses autres sens se sont décuplés pour compenser la perte de sa vue. Et, le jour où son père est assassiné pour avoir gagné un combat qu’il avait été payé pour perdre, il se promet de le venger. Pour ne pas compromettre son récent travail d’avocat, il se fabrique un costume de justicier. Daredevil, l’homme sans peur, est né !
Après avoir publié trois volumes reprenant les années 1981 à 1983, les meilleures pour tous les fans du travail de Frank Miller et probablement l’âge d’or du personnage, Panini reprend la série à son origine à l’occasion des 50 ans de sa création. Si, comme nombre de ses confrères, Daredevil a connu le bon et le moins bon au fil des années, ses premières apparitions n’ont pas suivi un cours régulier non plus. Née d’une réflexion collective au sein de Marvel, cette idée de super-héros aveugle vient principalement de Stan Lee, Jack Kirby (qui réalise le croquis de la couverture pour ébaucher son apparence) et Steve Ditko. Mais, en 1964, les dessinateurs sont déjà très occupés sur d’autres titres à succès et le scénariste embauche des artistes venus d’autres éditeurs. Ainsi, Bill Everett puis Joe Orlando assurent les premiers numéros en attendant un dessinateur à temps complet. Leur style, classique, accompagne des intrigues sans grand intérêt, la série tardant à trouver son ton. Version mature de Spider-Man, Daredevil est encore loin d’être le protecteur de Hell’s Kitchen. Même ses ennemis sont à la peine, anciens (Electro) ou franchement grotesques (l’Homme aux échasses, le Matador). Heureusement, l’arrivée de l’excellent Wally Wood au numéro 5 amène un souffle intéressant. L’apparition du double D sur le torse puis le costume rouge sombre s’ajoutent à son exigence en matière de mise en scène et d’expressivité qu’il a développée sur des travaux plus adultes comme chez EC Comics. Une participation qui donne un réel intérêt à ces aventures encore embryonnaires.
Les premiers pas d’un super-héros qui se sera forgé un style au fil des années à défaut de l’avoir eu dès le début.
Arnaud Gueury
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