Vincenzo Balzano est l’auteur et dessinateur de Clinton Road paru chez Ankama en janvier. Nous avons profité de sa venue de au festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour découvrir les origines de cette bande dessinée de science-fiction.
Bonjour Vincenzo, il n’est pas facile de trouver des informations à votre sujet. Pourriez-vous vous présenter ?
J’ai travaillé pour Marvel sur la série Revenge: The Secret Origin of Emily Thorne, qui est liée à la série TV Revenge. Ensuite j’ai travaillé pour Boom! Studios pour deux graphic novels qui s’appellent The Cloud et Run Wild.
Vous ne faisiez que le graphisme ?
Oui, je travaillais avec un scénariste grec. Là, pour Clinton Road, c’est la première fois que je m’occupe à la fois du scénario et du dessin.
D’où vous est venue l’idée de Clinton Road ?
Comme je travaillais pour Boom! Studios, je suis allé au Comic Con de New York en 2018 et je séjournais dans un hôtel pas très loin de Manhattan. La Clinton Road est située juste à côté de New York. Dans le hall de l’hôtel, il y avait de très nombreux articles liés à cette route et cela m’a beaucoup intrigué. J’ai donc décidé de prendre un taxi pour m’y rendre. A mon retour en Italie, j’ai ensuite fait de nombreuses recherches sur cette légende urbaine. Aucun livre n’a été fait sur ce sujet passionnant. Il y a par contre beaucoup de vidéos sur Youtube qui racontent des histoires paranormales qui se seraient passées là-bas, beaucoup d’articles de journaux ont été écrits…
Vous en avez mis au début et à la fin de la bande dessinée… Pourquoi avoir fait ce choix ?
Parce que l’histoire de ma bande dessinée est liée à des faits réels comme on peut s’en apercevoir au fur et à mesure de la lecture. Par exemple, le personnage de Sokolov faisait partie de la mafia russe qui tuait des gens et cachait des corps aux alentours de la Clinton Road. Au début, cela permet donc de donner un cadre au lecteur, et à la fin d’expliquer en fait qui étaient les personnages et ré-ancrer l’histoire dans la réalité car il ne s’agit pas seulement d’une fiction.
Votre style est assez particulier, onirique, et correspond parfaitement à l’histoire. Est-ce que c’est votre façon de dessiner pour chaque album ou bien vous vous êtes adapté à l’histoire ?
J’ai vraiment adapté mon style à l’histoire. Par exemple, si vous regardez mes autres ouvrages, je suis capable de m’adapter à différents styles. Sur les précédents, j’étais plus dans la fantasy. Là, je voulais vraiment créer une ambiance.
On a l’impression que vous utilisez toutes sortes de techniques : aquarelle, crayonné… Là encore est-ce lié à cette histoire particulière ou aimez-vous utiliser différentes techniques dans vos bandes dessinées ?
Non, c’est quelque chose que je fais à chaque livre. J’aime utiliser plusieurs techniques et les appliquer, les adapter à mon histoire.
L’histoire est vraiment ancrée dans le paranormal. Il y a un personnage à la fin qui ressemble énormément à Gillian Anderson, qui a joué Scully dans X-Files… d’ailleurs le personnage s’appelle aussi Scully dans Clinton Road… C’est une sorte d’hommage ?
Oui, je suis un grand fan de X-Files ! Pour moi il s’agit de la série qui a réussi le mieux à exploiter le mystère et le paranormal. C’est vraiment ce que je voulais faire ressortir de cette scène, il m’a donc paru normal de rendre hommage à la série et à Scully.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
J’ai quatre projets d’histoires pour lesquelles je vais m’occuper du scénario et du dessin. Celle sur laquelle je travaille actuellement est une adaptation de la série TV The Terror qui raconte l’histoire vraie de deux bateaux, le HSM Terror et le HSM Erebus, au 19ème siècle, envoyés au Pôle Nord pour trouver une route permettant de traverser la glace. Mais ces deux bateaux ne sont jamais revenus. Il se raconte beaucoup de légendes autour de ces disparitions… notamment que les Inuits les auraient capturés pour protéger leur territoire.
Encore une histoire plutôt paranormale…
Oui, tout à fait.
C’est quelque chose que vous aimez particulièrement !
Oui !
Merci beaucoup Vincenzo de nous avoir accordé cet entretien !
Propos recueillis par Laëtitia Lassalle.
Interview réalisée le 1er février 2020
Réagissez !
Une réponse à “Dans la bulle de… Vincenzo Balzano”