Dans la bulle de… Sybille Titeux de la Croix et Amazing Améziane

Good evening ladies and gentlemen ! Bienvenue pour une des rencontres les plus attendues du circuit BD ! Dans le coin gauche Sybille Titeux de la Croix, l’élégance dont la plume est d’une fluidité incroyablement percutante. Dans le coin droit Amazing Améziane, celui dont les punchlines graphiques mettent K.O. les plus coriaces. Au centre Muhammad Ali, «The greatest» sera l’arbitre de la rencontre. Ding ding ding ! Interview’s round is beginning !

Bonjour Sybille. Tu as réalisé entièrement Le pou déguisé en Sckwrkx (éditions Carabas), scénarisé le tome trois des Blasons du corps (dessins René Follet – éditions Point Image) ainsi que L’apparition (dessins Mikhaël Allouche – éditions Carabas) début des années 2000. Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

Bonjour. Je n’ai jamais écrit Les blasons du corps. Malheureusement, internet est grand et il y a écrit plein de mensonges dedans ! Quant au reste c’est bien moi en effet. J’ai aussi écrit des livres d’illustrations (Étoile circulaire et L’homme qui plantait des fleurs). Je suis dessinatrice de formation, j’ai fait les Arts Déco de Paris, spécialisation «Illustration». Mais je passe aussi beaucoup de temps à écrire et à lire (parce que cela va toujours ensemble).

Bonjour Améziane. Tu t’es récemment illustré avec l’énorme Clan aux éditions du Lombard. Avant de parler de Muhammad Ali, peux-tu compléter ta présentation ?

©Nucléa²/Amazing Améziane

Bonjour. Énorme… ? Mais il ne faisait que quatre-vint-seize pages. Alors : «Please allow me to introduce myself. I’m a man of wealth and taste …» (Sympathy For The Devil – Rolling Stones – hou, hou…). Améziane est mon vrai prénom et Amazing… et bien, quand tu as écrit, dessiné, mis en couleur et «designé» cent-quatre-vingt pages de Bagmen en six mois, tu peux coller un «Amazing» devant ton nom comme le font les magiciens. J’ai fait un peu comme Ali qui clamait qu’il était «The greatest». J’ai dit à tous que j’étais «Amazing», bien avant que tous ceux qui ont travaillés avec moi ne le disent. Et j’ai produit plus de sept-cents pages en quatre ans… J’aime faire mes livres, j’espère que vous aimez les lire.
Mais commençons par le début. Graphiste de formation, illustrateur Presse magazine et Directeur Artistique pendant dix ans. À Mexico city, Septembre 2000, je vais chercher Paco Ignacio Taibo 2 (Mexicain, romancier, historien, syndicaliste et fan de comics, dans cet ordre) car je veux adapter son roman À quatre mains. Il est d’accord mais je sais que personne ne signera ce gros morceau de 500 pages à un mec qui n’a rien publié. Décembre 2001, j’écris Clan en cinq volumes plus un Spin-off. Mais je signe bizarrement le Spin-off de la série en premier : Clan 2040, qui sera édité sous le nom de GAT en 2003. Mon premier livre a subi toutes les expérimentations d’un artiste qui aimait trop de choses à la fois (Otomo, Masamune Shirow, Bill Sienkiewicz, Frank Miller, 100 Bullets, Garth Ennis … et Taibo 2). J’ai d’ailleurs déconstruit et reconstruit cette histoire pour Delitoon en 2011 sous le titre très inspiré de GAT – Director’s cut. En 2006, j’ai enfin pu bosser sur À quatre mains en compagnie Paco Ignacio Taibo 2. Après avoir travaillé sur l’adaptation d’un roman réputé inadaptable, j’ai enfin eu assez confiance dans mon écriture pour produire plusieurs scénarios, des dizaines de projets. Après une petite incursion dans le monde de l’humour geek avec Devenir un vrai mâle et Devenir mafieux, je suis revenu à mes premiers amours le polar noir avec Bagmen. Quelques treize années après avoir fini de l’écrire, le doux rêve de voir Clan en librairie s’est réalisé. Oui, je suis plutôt patient comme mec. Et très têtu aussi. Muhammad Ali est mon dixième album.

En regard de ta production, on pourrait te surnommer Amazing « one-shot » Améziane (Devenir mafieux, Bagmen, Legal). Pourquoi ce choix ?

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Pourquoi des one-shot ? J’aime ce format. Et j’ai du mal à concevoir naturellement une histoire en dessous de cent pages. Avoir toute l’histoire dans un seul volume est un sacré plaisir de lecture. Bagmen était parfait pour ça. Je n’avais qu’une seule restriction lors de la production quand je rajoutais constamment des pages : «Le livre ne peut pas excéder cent-quatre-vingt-douze pages, après le dos craque». Au final, il fera cent-quatre-vingt pages. Bagmen et son univers sont loin d’avoir tirés leur révérence …

Comment en êtes-vous venus à travailler ensemble sur Muhammad Ali ?

AA : Comme Stuart et Katherine Immonen, Matt Fraction et Kelly de Connick, Jimmy Palmotti et Amanda Conner, je suis fan du talent de ma femme et je voulais travailler avec elle. Pendant des années, on a bossé sur des projets. Certains dont vous ne verrez jamais la couleur et d’autres qu’on vous prépare en silence, tranquillement. Mon emploi du temps chargé est souvent le maillon faible de notre association. Mais nous allons retravailler ensemble, c’est prévu.
Pour ce qui est de l’origine de Muhammad Ali, c’est à cause de notre fils qui avait des petits problèmes dans la cour de l’école. Je lui ai expliqué comment faisait Ali pour se défendre contre plus costaud que lui… La technique du «Rope Dope» contre Foreman au Zaïre. Nous avons regardé ensemble When we were kings et Zap … l’éclair de génie… J’adore Ali (j’ai la «cover» de Ali contre Superman au mur de mon atelier depuis des années), j’adore cette période, il fallait que je raconte sa vie en BD. J’en parle à Sybille, elle est d’accord pour le faire. J’en parle à mon éditeur au Lombard et il adooooooooore l’idée. Je n’ai jamais signé un livre aussi vite de ma vie. Et la cerise sur le gâteau, c’est que mon fils a pris confiance en lui, et il ne se laisse plus embêter. Qui aurait cru que tous ces jeux avec les gants de boxe, torses nus dans le salon, auraient eu un effet aussi immédiat.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Sybille, tu es incollable sur Cassius Clay aka Muhammad Ali. Aimes-tu la boxe ?

Pour écrire cent-vingt pages sur Ali, tu te doutes bien qu’il faut aimer la boxe. Étant donné le nombre d’heures que j’ai passé à lire de la documentation sur la boxe et à regarder les combats, ce serait vraiment triste de le faire sans aimer la boxe !!! Écrire sur un sujet que je n’aime pas est de toute façon impossible. Personne n’obtient rien de bon de cette manière…

Améziane, même question pour toi, aimes-tu ce sport ?

Je regardais les matches avec mon père, il me parlait de Cassius Clay et de Mohamed Ali. J’ai mis des années à comprendre que c’était la même personne. J’étais fan de Marvin Eagler et Sugar Ray Léonard. Puis le phénomène Tyson est arrivé, avec ses KO éclairs. Après j’ai moins suivi, mais Raging Bull est devenu mon film préféré. J’ai toujours voulu faire une histoire de boxe et un western. J’attendais la bonne histoire.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Bien évidemment, votre album n’est pas consacré à la boxe. Est-ce juste de dire que c’est un élément faisant partie d’un tout dont vous vous êtes servis pour évoquer la personnalité de Cassius, son histoire, l’Histoire avec un grand H ainsi que des idées fortes ?

STDLC : L’album n’est pas consacré qu’à la boxe parce qu’Ali n’était pas que la boxe. Si j’avais fait un livre sur «Iron» Mike Tyson, je pense que cela aurait été plus basique et encore… Le livre s’adapte à son sujet et Ali est une personne très complexe et emblématique de son époque. Et je ne considère pas la boxe comme quelque chose d’isolé, elle s’inscrit dans la société de manière marquante. Parler de la boxe de 1910 n’aurait rien à voir avec parler de la boxe d’aujourd’hui. Ce sport évolue avec son temps tout comme l’intérêt que le public lui porte ou non. De plus ce livre permet de parler du racisme qui est un sujet totalement d’actualité. La discrimination est toujours présente dans notre monde moderne bien qu’elle s’exerce de manière plus hypocrite.

AA : Norman Mailer a dit en 1970 : «Nixon et Ali sont les deux hommes les plus importants des USA». Avec ces deux hommes, on peut couvrir tout ce qui s’est passé à cette époque. Les USA avaient instauré avec les lois Jim Crow une sorte d’apartheid sur leur sol, et les années soixante, ce n’est pas si loin que ça dans notre histoire moderne. Pendant que Dan Drapper buvait son troisième scotch au bureau, le jeune Ali n’avait pas le droit de manger un hamburger dans un restaurant de blancs. J’ai adoré l’épisode de Mad Men où Dan Drapper dit ne pas aimer le jeune Clay. Lui et son assistante n’ont pas la même vision de Cassius Clay et elle lui dit que c’est tout à fait normal.
Alors oui, il y avait beaucoup de choses à dire sur Ali et son époque… Et ce n’est pas tous les jours que tu peux mettre Strange Fruit (une chanson de Billie Holliday) dans un livre ou citer des discours de Malcolm X.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Sybille, tu as choisi une narration particulière pour l’album. Le fait de t’adresser directement à «The greatest» sert-il à instaurer une certaine intimité afin de contraster avec la dureté des situations décrites ?

En effet, j’ai choisi cette forme, la deuxième personne du singulier, pour plusieurs raisons différentes. Tout d’abord, je ne voulais pas de la forme classique du « Il », trop vu à mon gout pour une biographie. Quant à l’idée du « Je », je ne la trouvais pas acceptable. Déjà parce que Ali est le seul à pouvoir dire « Je ». Je ne comptais pas me substituer à sa propre parole et de ce fait, le « Je » sonnait faux à mes oreilles. Ainsi, le « Tu » m’as semblé la meilleure solution. Comme tu l’as très bien dit, il instaure une intimité, il est familier, donc vraiment vivant et crée une certaine chaleur qui te semble contraster avec la dureté des évènements qu’Ali rencontre parfois. Pareillement, tu remarqueras que le passé est utilisé pour les premières pages du livres jusqu’en page vingt-trois. Puis lorsqu’Ali arrive à Miami, on passe au présent afin de dynamiser le récit, de vivre les évènements en même temps que lui, si l’on peut dire. Pendant tout le temps où j’écrivais, il y avait cette petite note devant mon bureau : «changement de temps à Miami». Pour Ali, la chaleur et la mer et pour moi la conjugaison au présent.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Le récit est d’une fluidité parfaite malgré la masse d’informations délivrées. As-tu rencontré des difficultés pour poser ton texte ?

La principale difficulté que j’ai rencontrée est de devoir choisir. Je n’avais que cent-vingt pages et la vie du «Champ’» est immense, tout comme lui… Si j’avais eu quatre cents pages, cela aurait été plus facile. J’ai dû faire attention à faire court et concis, trouver un équilibre entre les faits historiques et la brillante humanité de Ali. Ed Schuyler (journaliste de boxe) a dit : «Si vous ne pouviez pas écrire sur Ali, c’est que vous ne saviez pas écrire. Il nous permettait à tous de briller». Et bien, c’est certainement ce qui s’est passé.
Après cela, l’autre difficulté est de passer derrière les textes de grands auteurs ou journalistes qui ont écrit sur Ali de manière si formidable et qui, en plus, l’ont connu comme Georges Plimpton, Robert Lipsyte, Helmut Sorge, etc… Cela vous met une bonne pression qui permet de ne pas être trop complaisant avec soi-même et de ne pas se satisfaire de l’à peu près.

Quelles ont-été tes sources ?

Ma principale source a été GOAT (Greatest Of All Times), édité par Taschen. C’est un livre qui pèse plus de 3 kilos, donc vous ne pouvez pas le lire assis sur votre canapé ni dans votre lit. Il faut donc adopter une position particulière pour le lire et avoir une bonne forme physique qui vous permettent de vous contorsionner de manière adéquate quand il le faut. Je ne me suis pas servi du film de Michael Mann car je ne l’ai pas du tout aimé. J’ai trouvé que cela ne ressemblait en rien au Ali que je voulais montrer. Par contre le film de William Klein (Muhammad Ali, the Greatest – 1964) est un véritable bijou ! Il m’a marqué profondément. On y voit Ali bien sûr. On y ressent de manière impressionnante l’ambiance de l’époque et celle qu’il y avait autour du «Champ’».

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Comment avez-vous fonctionné pour la réalisation de l’album ?

STDLC : Nous avions un chemin de fer très précis. Je pouvais donc choisir quelle page j’allais écrire tel ou tel jour même si Améziane n’était pas obligatoirement en train de travailler sur la même séquence. J’ai écrit le livre dans l’ordre à quelques séquences près. Ainsi, la première page que j’ai écrite est réellement celle que vous lirez en premier. Cela me permet de poser des motifs que je réutilise par la suite. Lorsqu’un texte est fini (sur une simple page blanche), Améziane est libre de faire ce qu’il veut avec … sauf de couper les phrases n’importe où !!! Ce qui n’est pas facile car le genre de textes que je fais n’est pas simple à utiliser.

AA : On a décidé ensemble du rythme du livre. J’avais une idée bien précise pour les combats et j’ai « réservé mes sièges » à l’avance. Beaucoup de discussion, beaucoup d’aller/retour. Sybille était la maîtresse des mots, j’étais le boss des images. Si l’un d’entre nous voulait absolument un truc, l’autre le lui accordait et cela enrichissait l’ensemble. Et si on avait un problème, on pouvait dire : «Je t’ai laissé faire TA séquence, tu me laisses faire LA mienne». On avait un droit de regard sur le travail de l’autre mais chacun avait le droit de s’amuser un max. Juste une seule règle : faire le même livre. Certaines séquences furent écrites en premier puis dessinées, d’autres furent dessinées puis Sybille rajouta les textes – Marvel Style – sur mes pages en couleur. On est resté très souple sur le fonctionnement sur les huit mois de production.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Améziane, ton style est reconnaissable entre tous. Quels étaient tes objectifs pour l’album niveau dessin ? As-tu utilisé les mêmes techniques que pour Clan ?

Je ne sais pas si mon style est reconnaissable, ça c’est à vous de me le dire, mais j’ai commencé avec Bagmen à raffiner un style qui est le plus proche de mes obsessions graphiques. Et à défaut de trouver un autre terme, je fais du «Ciné-Comics». Pour Ali, il fallait qu’on puisse reconnaître tous les personnages historiques, c’était le plus important. Ensuite, c’est un «Graphic Novel» dans le vrai sens du terme. Je suis Graphic. Sybille est Novel. J’ai bossé en 100% en numérique car je suis plus rapide et efficace comme ça. Je peux obtenir des effets de couleur plus fins et plus complexes avec cet outil. Je suis allé plus loin dans Muhammad Ali que dans Clan car l’histoire est «Bigger than life». Il fallait frimer, comme Ali frimait. Imposer un style rapide avec de l’énergie. Chaque séquence est sensée avoir une idée graphique, qui doit fonctionner avec celle qui est avant et celle qui est après. Je veux surprendre le lecteur. J’ai été très loin dans les couleurs (par rapport à mes autres livres) car j’avais enfin un projet qui pouvait supporter cette explosion d’énergie. On a des combats très violents et des moments historiques lourds de sens. On passe de la tendresse et l’injustice en très peu de temps. C’est le livre le plus complexe que j’ai fait avec À quatre mains. Clan était une sorte de Kill Bill à la sauce Zatoichi, de la pure série B bourrée de références fun. Muhammad Ali est en quelque sorte un documentaire sur la vie d’Ali, sauf qu’on lui parle… et qu’il nous répond en nous montrant sa vie.

©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Quelles sont tes inspirations ?

Bagmen était la réponse à mon obsession de Miller. Je devais sortir Sin City de mon système pour avancer. Muhammad Ali était plus influencé par Bill Sienkiewicz plus particulièrement Voodoo Child, la bio de Jimi Hendrix, et Elektra Assassin. Je voulais pousser la narration aussi loin que possible tout en la mettant au service d’une histoire qui devait être présentée sous la lumière la plus flatteuse possible. Je n’ai pas le dixième du talent de Sienkiewicz mais je peux m’inspirer du sentiment de liberté qui a nourri ses pages en couleurs peintes. Je me suis aussi beaucoup inspiré d’illustrateurs comme Bob Peak, John Buscema ou Darwyn Cooke. J’ai fait une référence directe à Leroy Neiman et Andrew Wieth car ils sont la représentation de l’époque où évoluait Muhammad. Et Ali a aussi été une grosse influence. Sa façon de bouger, de s’exprimer m’ont profondément marqué. J’ai du mal à le voir malade maintenant, j’ai les larmes aux yeux à chaque fois.

Making Of Page 98 ©Le Lombard/Amazing Améziane/Sybille Titeux de la Croix

Ta palette chromatique est également particulière. Quelle en est l’origine ?

Quand tu fais un livre où 90% des personnages sont des noirs, ta palette change. Tu ne peux plus prendre le feutre « couleur chair » pour faire tes images… Donc tes personnages ont la peau plus foncée mais pas tous, car il y a des dizaines de couleurs de peau rien que chez les afro-américains. Bird, la mère d’Ali, avait la peau très clair, Ali était assez clair, Frazier avait la peau plus foncée. Je voulais une ambiance avec du grain, d’où les textures. Les combats devaient être en rupture, voire sauter au visage comme Thrilla in Manilla (sûrement les plus belles pages du livre…). Le livre est travaillé, comme d’hab, en noir & blanc, avec les valeurs de gris déjà posées. Comme cela, il faut juste mettre un aplat de couleur sur les cases et contrôler l’ambiance de la séquence comme un tout. Je n’ai rien inventé, Corben travaillait comme ça. La double page comme un tout, puis la page, puis enfin la case.
La mise en couleur n’est pas un coloriage pour moi, c’est la traduction du sentiment que je veux faire passer avec des couleurs froides et chaudes. Plusieurs pages m’ont surpris quand j’ai appliqué la couleur dessus. Ce fut le cas de Thrilla in Manilla. Je suis resté … sans voix devant mon écran ; j’avais trouvé l’A.D.N du livre. Tous les combats furent créés en fonction de celui-ci, c’est le plus long du livre et à nos yeux le plus important. C’est la fin du Ali triomphant. Ce qui se passe après est douloureux mais il fallait le montrer (ce que n’avait pas fait Michael Mann car il voulait une fin hollywoodienne). La vie d’un homme, ce n’est pas que les victoires. Ali disait : «C’est dans la défaite que tu apprends qui tu es».

Teaser Sam Hicks ©Le Lombard/Amazing Améziane

Sybille & Améziane : Vos projets futurs ?

STDLC : J’ai beaucoup de projets dans mes tiroirs, tous très différents les uns des autres. Normalement j’écris de la fiction où il y a pas mal d’action. Je viens de finir d’écrire un western et je pense que vous allez voir ça bientôt…

AA : Sybille et moi avons un autre livre sur la boxe qu’on aimerait faire, si celui-ci marche bien. Et aussi, d’autres projets que l’on fera. C’est certain mais il est trop tôt pour en parler. Moi, je suis à fond dans la production d’une série de Thriller/Action pour la collection Troisième Vague du Lombard, le titre : Sam Hicks. Si vous avez aimé Bagmen, ça devrait vous plaire. Je vais jouer cette fois avec une autre série de muscles que j’avais un peu négligée ces dernières années… mes influences franco-belges. Je serai plus sage… dans le dessin, mais les histoires vont dépoter, promis. Rendez-vous en 2016. J’ai aussi sur le feu, depuis un bon moment ,un autre livre avec Taibo 2. Mais les jours n’ont que vingt-quatre heures …

Merci à tous les deux pour votre spontanéité.

STDLC & AA : Merci à toi !

Propos recueillis par Stéphane Girardot.

Interview réalisée le 27 septembre 2015.

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Description de l'auteur

Stéphane Girardot

Département : Bouches-du-Rhône / Séries préférées : Capricorne, Alter Ego, La Quête de l’Oiseau du Temps, L’Épée de cristal, Aquablue, Le Chant des Stryges, City Hall, Lastman, Sisco, END, Sky Doll, Rapaces, De capes et de crocs, La Nef des fous… / Auteurs préférés : Andreas, Régis Loisel, Barbara Canepa, Serge Le Tendre, Olivier Vatine, Mathieu Reynès, Matéo Guerrero, Turf… / J’aime aussi : ma famille, le cinéma, la cuisine vietnamienne, le tatouage et la boisson typique du Sud (devinez laquelle !).

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