
Il y a quelques semaines, le tome 7 de Dad est sorti dans toutes les petites et grandes librairies. Nous avions pu rencontrer son papa, Nob, lors du Festival de BD d’Angoulême en janvier dernier. L’occasion pour La Ribambulle de vous faire découvrir un auteur et son univers, drôle et touchant, qui puise au fond de lui-même pour faire vivre ses personnages. Rencontre.

Nob © La Ribambulle
Tu as plusieurs noms d’auteur, Nob, Bruno Garcia, Bruno Chevrier. Comment doit-on t’appeler ?
Bruno Chevrier est mon vrai nom. C’est le nom que j’utilisais en tant que rédacteur en chef de Tchô !. Bruno Garcia est le nom que j’utilise en tant que coloriste. Garcia est le nom de jeune fille de ma femme avec qui je travaillais sur les couleurs. Maintenant, je ne fais quasiment plus de couleurs avec mon nom de coloriste. Je n’en fais simplement plus, faute de temps. J’ai toujours aimé quand on faisait les couleurs d’autres auteurs. On apprenait beaucoup avec eux. Ça permettait d’apprendre à appréhender le travail d’un auteur et surtout de s’imprégner de sa technique. J’ai toujours bossé avec des gens qui étaient de très bons coloristes, tels que Juanjo Guarnido et Zep. Avec Nicolas Keramidas, c’est autre chose. La collaboration s’est faite comme ça car on se connaissait bien avant de faire de la BD. C’était même naturel car mes premiers essais informatiques de mise en couleur datent de quand j’étais colocataire avec lui dans notre jeunesse. Donc faire les couleurs de ses premiers albums était un cheminement naturel.
Par quel biais est-tu rentré dans la bande-dessinée ? Par la couleur ? Le dessin ? Le scénario ?
Tout à la fois en fait. J’ai été graphiste pendant plusieurs années et j’ai participé à un concours en 1999 chez Glénat dont le but était de découvrir de jeunes auteurs. Je n’ai pas gagné mais ils ont bien aimé mon travail. C’est à cette époque que j’ai commencé à travailler dans le journal Tchô !. Parallèlement, j’ai continué mon activité de graphiste qui me permettait de gagner ma vie. Et en même temps, comme j’avais une réputation de bon coloriste auprès de mes copains, ils me demandaient de leur faire les couleurs de leur premier album. Ce qui me permettait de mettre un pied dans la BD parce que faire des pages de temps en temps pour Tchô ! n’était pas vraiment suffisant. Petit à petit, j’apprenais tout en même temps finalement.
Cela n’a-t-il pas été difficile de concilier en même temps tes responsabilités de rédacteur en chef et celles de dessinateur, scénariste et coloriste ?

Manuel du Dad (presque) parfait par Nob © Dupuis 2020
À cette époque, j’étais plus jeune, plus dynamique, j’aimais bien faire plein de choses à la fois. La semaine, je me consacrais à l’activité du journal avec les auteurs et en fin de journée de travail ou en fin de week-end, je faisais mes pages. Quand on est fatigué, la mise en couleur repose la tête. J’ai ainsi mis du temps à me trouver en tant qu’auteur. Graphiste à l’origine, j’avais l’habitude d’avoir des commanditaires, de m’adapter à la demande du client, etc. C’est finalement différent d’un travail d’auteur qui s’affirme. Donc me mettre au service des autres, faire des couleurs et m’occuper du journal m’allait très bien. Et puis c’est en conseillant les jeunes auteurs du journal que je me suis rendu compte que je pouvais appliquer à moi-même ces conseils. L’un d’eux était de ne pas faire quelque chose en rapport avec les influences, de ne pas copier le style d’un auteur parce qu’on l’admire. Il faut plutôt trouver son soi profond et intime et le raconter. J’ai appliqué ce conseil et ça a donné Mamette.
C’est ce que tu fais depuis avec La Cantoche, et maintenant Dad ?
À partir de Mamette, tout ce que j’ai fait était beaucoup plus intime. Mon ami Grompf était quand même intime aussi. J’ai toujours dit que c’était la série que j’aurais voulu lire quand j’étais gamin. C’était le yéti de Tintin au Tibet dans l’univers de Boule & Bill avec un personnage qui ressemblait à Obélix. Je me faisais ma bande dessinée idéale de tout ce que j’avais aimé quand j’étais petit. Mais ce n’est pas la même chose qu’écrire pour soi en tant qu’adulte.

Mon ami Grompf #1 – Nob © Glénat
Mon ami Grompf a l’air d’être une série particulière pour toi ?
Je suis attaché à toutes mes séries parce que c’est une étape à un moment donné de ma vie. Grompf était lié à mon passé de lecteur de bande dessinée. Mamette était liée à mon enfance, c’est-à-dire que c’était la vieillesse vue de mon regard d’enfant car je parlais de ma grand-mère. Il y avaient beaucoup d’histoires familiales mais vu de ce que je ne comprenais pas quand j’étais petit. Et on arrive à Dad qui est en fait la première série qui est vraiment faite au présent, dans le sens où je l’ai créée pour mes enfants qui avaient déjà entre 7 et 10 ans à cette époque. Depuis que ça existe, on est vraiment dans une temporalité de gag hebdomadaire, de vie quotidienne familiale. C’est complètement sur ma vie au présent.
Jusqu’à quel point la réalité de ta vie rattrape la fiction avec Dad ?
Je n’ai pas quatre filles. J’ai une fille et un garçon. Je ne suis pas père célibataire, je suis avec ma femme depuis 20 ans. Quand j’ai démarré la série, j’étais déjà dans le journal Spirou avec L’Atelier Mastodonte. En me souhaitant les vœux de bonne année 2013, Frédéric Niffle souhaitait me voir plus régulièrement dans les pages du journal. C’était un gros appel du pied. Je souhaitais faire une série sur un père de famille parce que j’avais déjà fais des gags dans L’Atelier Mastodonte où je me mettais en scène avec mes enfants. Ça m’avait bien plu, je trouvais qu’il y avait une thématique à exploiter. Ça l’a séduit. Je ne voulais pas raconter ma vie. L’auto-fiction était sympa dans Mastodonte parce qu’on était dans un cadre professionnel. Avec Dad, je n’avais aucune envie de mêler mes enfants, surtout qu’il y a la temporalité des enfants qui grandissent plus vite que les personnages de papier. Donc je ne voulais pas trop nous impliquer directement dans la série, je voulais un filtre. J’ai alors commencé à réfléchir à ce personnage. La première idée était un père qui vieillit mais qui ne veut pas vieillir, un père adulescent et moins mature que ses enfants. Au début, il y avait une fille mais c’était trop proche du schéma familiale de Lou!, s’il y avait deux filles c’était du Sisters, du coup je me suis dit trois filles et puis finalement, il y en a quatre.
Tu as finalement réussi à trouver ton propre rythme ?
Oui. Et puis ce que j’ai rajouté au dernier moment, comme une blague, c’était qu’il ait quatre filles de quatre mères différentes. Et ça a été rajouté vraiment comme une blague. Après coup, je me suis demandé dans quoi je m’étais lancé.

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Est-ce que Dad durera assez longtemps pour qu’une 5ème mère, un 5ème enfant fassent leur apparition dans la continuité de l’histoire ?
C’est une possibilité. Je ne m’interdis rien.
Quel âge a Dad ?
Au début de la série, j’avais 40 ans. Du coup, pour moi Dad avait 40 ans. D’ailleurs, il y a un album où il fête ses 40 ans. Sachant qu’il a eu Panda très jeune, à 20 ans. Ondine est censée avoir 12 ans, Roxanne a 8-9 ans et Bébérénice a 1 an. Dans Spirou, elle commence à parler et marcher. Les personnages sont en train de grandir doucement, mais très doucement. La temporalité n’est pas évidente à gérer. Elle est un peu fausse dans Dad. C’est un peu façon Simpson : les saisons passent, les personnages ne vieillissent pas et tout d’un coup ils changent un peu. Par contre, j’intègre les souvenirs pour montrer qu’il y a quand même un passé, un futur, etc. C’est une temporalité un peu biaisée. C’est vrai que la temporalité en bande dessinée est complexe à gérer parce qu’en fait le temps de lecture des lecteurs et le temps de réalisation sont des temps très différents.
N’est pas trop compliqué de s’y retrouver entre ces différents temps ?
Le temps de pré-publication, c’est le temps saisonnier par exemple. C’est ce que faisait Roba avec Boule & Bill. Sa temporalité, ce sont les saisons. Pendant longtemps, il faisait un gag hebdomadaire dans le journal Spirou. Le numéro de juillet, c’était des gags pour les vacances ; septembre pour la rentrée, etc. C’est ce que je fais par exemple pour La Cantoche, mais moins pour Dad. Au début, je l’ai fait mais je me suis très vite rendu compte des limites c’est-à-dire qu’on a envie quand même que les personnages évoluent. En fait, je suis sur un entre-deux d’une série de gags familiaux qui semblent fixes mais en fait qui bougent légèrement.

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Sais-tu déjà vers où tu veux emmener tes personnages jusqu’au jour où la série se terminera ?
Non. Je ne me pose pas la question de la fin. Je ne me vois pas faire 30 albums de Dad ni les faire de la même façon à 85 ans. Au bout d’un moment, je trouve que ce serait très pernicieux, c’est là qu’on serait dans l’auto-fiction. Je n’ai pas envie de raconter mes souvenirs de père indéfiniment. Actuellement, je suis toujours dans la temporalité du présent et de mes enfants. Mais c’est sûr qu’à un moment donné, soit on arrive à Grand-Dad, soit il essayera de s’émanciper de ses grandes filles et d’exister pour lui-même, car dans la série sa vie est cristallisée autour de ses filles. En tant que parent, on passe en moyenne 20 ans avec nos enfants, puis ils partent. C’est très triste de se dire que la vie s’arrête avec le départ des enfants. En fait, il faut avoir une vie après et finalement on a une vie ! Donc voilà ça m’intéresse d’accompagner Dad petit à petit, et peut-être justement de voir comment il peut réagir avec des filles qui ont grandi. Mais à l’inverse, si on les fait grandir trop vite, on peut difficilement revenir en arrière. Ça peut être très brutal. Je pense à des séries à évolution comme Lou! ou Les Nombrils, j’aurais aimé peut-être voir Lou grandir par exemple. Du coup, je suis un peu sur cet entre-deux. Les Simpson existe depuis 30 ans et je trouve qu’ils arrivent à se renouveler tout en restant dans leur canevas.

Manuel du Dad (presque) parfait par Nob © Dupuis 2020
Ils sont assez visionnaires par rapport à ce qu’ils prédisent. Ils s’alimentent aussi par rapport à l’actualité. Toi, t’alimentes-tu aussi par rapport à ce que tu vis ?
Oui, l’actualité c’est plus diffus mais le quotidien des gens a son rôle à jouer. Roxanne parle d’écologie par exemple. Les filles de Dad se nourrissent de l’actualité. J’ai pas mal de futurs possibles. Je me dis que ce serait drôle d’arriver à ça, ce qui ne veut pas dire que je vais le faire. Parfois je le fais car c’est le bon moment. Comme Dad qui drague le docteur pendant quatre albums, je ne vais pas lui faire faire ça pendant dix albums non plus. C’est l’évolution de l’écriture. À un moment donné, on sait que tel personnage peut mourir, peut passer au second plan. En fait je m’ennuie quand ça devient trop formaté donc j’essaye de faire évoluer le truc.
Et puis il y a un tel panel de personnage largement différent que chaque lecteur peut s’identifier à l’un(e) ou l’autre.
Oui, ça se vérifie bien auprès des enfants. Il y en a qui me disent qu’ils aiment bien Ondine. Et puis quand je les revois deux ans plus tard, c’est Panda qui est devenue leur préférée, parce qu’ils grandissent aussi.

Dad par Nob © Dupuis 2020
Et pour le grand-père et la grand-mère ?
On voit peu la grand-mère mais je pense qu’on la verra plus à un moment donné. Le grand-père a beaucoup plu dans l’ensemble. À chaque album, j’essaye d’avoir des directions différentes. Le tome 5 était une histoire d’amour, le tome 6 c’est l’histoire du grand-père, le tome 7 va être plus professionnel.
Y a-t-il une signification particulière pour la couleur de chaque couverture d’album ? Pour chaque personnage ?
Les couleurs sont très codées. C’est très sitcom, c’est-à-dire que chaque pièce a son univers coloré. C’est très important car, même si c’est très riche visuellement, cela permet de ne pas se retrouver noyé par trop d’informations. Chaque pièce a un code couleur qui fait que visuellement on sait que si c’est rose, on est dans la chambre d’Ondine. Là on est très bleu multicolore, on est dans la chambre de Roxanne, bleu-vert c’est le salon, vert-vert c’est la cuisine. C’est un code visuel qui permet de se repérer très rapidement à la lecture malgré le fait qu’il y ait beaucoup d’élément. Sur les couleurs des couvertures, une série pour exister en librairie a besoin d’un code couleur différent à chaque album pour différencier les uns des autres et éviter la confusion auprès du lecteur qui se demanderait s’il a déjà cet album. Il y a aussi des contraintes. Chaque couverture se passe dans un décor différent. Comme je suis très attaché au décor, le 1er c’est dehors, le 2ème est dans la chambre de Ondine, la 3ème c’est la chambre de Roxanne, la 4ème c’est dans le salon, le 5ème la chambre de Dad et le 6ème la cuisine/salon.
As-tu envie de faire autre chose que Dad ?
Alors je m’amuse beaucoup avec Dad au quotidien. Je n’avance pas juste pour avancer. Même si c’est très lié au rythme de parution du journal Spirou et que j’ai le fil conducteur de la série, je fais ma page hebdomadaire qui est très liée à mon humeur du moment. Donc, je n’ai aucune lassitude. Au contraire, en ce moment je m’amuse beaucoup à faire évoluer petit à petit les personnages. C’est comme si j’avais mis plusieurs albums à les mettre en place et que je casse tout maintenant. C’est très agréable. Après, j’aimerais bien avoir le temps de refaire des albums de Mamette ou du moins de terminer le tome 4 des Souvenirs de Mamette qui est en cours d’écriture. J’aimerais vraiment m’y mettre car le tome 4 boucle le cycle. D’autant plus que parmi toutes mes séries, c’est celle qui m’est la plus agréable à dessiner, c’est celle dans laquelle je prend le plus de plaisir visuel. Le personnage de Mamette me manque mais je ne sais pas encore comment la faire revivre. Ensuite, j’ai d’autres projets.
Des one-shot te tenteraient-ils ?
En fait, j’ai passé 20 ans à faire des séries sur lesquelles je travaille toujours, Dad, La Cantoche, etc. Maintenant, je me rends compte que ma récréation serait d’écrire un album unique, des one-shot un peu différents.

Nob © Glénat
Ça pourrait donner un résultat surprenant comme lorsque Zep a utilisé un style plus réaliste pour des one-shots.
Oui, mais alors je n’aurais pas cette rupture-là. J’adore le boulot de Zep. Mais ce que j’aime beaucoup chez un auteur, comme Manu Larcenet par exemple, c’est de rester Larcenet tout en passant complètement d’un style à un autre. Mais ce n’est pas vraiment un changement de style. Par exemple, Zep passe vraiment d’un style réaliste qui est très différent de son travail sur Titeuf. Alors que Larcenet, on reconnait toujours. Blast ça reste du Larcenet. C’est de la production, c’est du graphisme. Et c’est surtout de la narration. Je trouve ça vachement intéressant, surtout sans doute dans le sens où on m’attend maintenant toujours dans quelque chose de jeunesse coloré et fun. Si je fais vraiment des projets de one-shot, ce serait pour creuser dans l’univers des Souvenirs de Mamette peut-être un peu plus adulte. C’est cet univers graphique et même narratif qui me plaît le plus.

Nob © Glénat
On a connu Mamette âgée, on l’a connu jeune. Tu voudrais faire l’intermédiaire ?
Non. Quand je parle de l’esprit des Souvenirs de Mamette, c’est cet esprit qui n’est pas du tout drôle parce que Les Souvenirs de Mamette ce n’est pas drôle comme série. C’est drôle un petit peu au début et puis, au fur et à mesure de la série, c’est un peu entre-deux. C’est plutôt une tranche de vie, c’est une époque, etc. Et j’aimais bien raconter cela, ça a un côté un peu mélancolique. Je m’y reconnais quand même beaucoup. Par contre, aborder un dessin réaliste, c’est non parce que je ne suis pas du tout un dessinateur réaliste. Ça ne m’intéresse pas. Je suis un auteur réaliste dans la narration c’est-à-dire que, même quand je fais de l’humour, mes personnages sont finalement réalistes et crédibles. J’y suis très attaché. C’est ce qui fait que les gens y croient. Au début de Dad, je pensais qu’ils n’allaient pas du tout croire à la série. Tout le boulot a été de faire en sorte que ce soit crédible malgré le fait que ça pouvait vite sortir du cadre. Donc je suis un auteur réaliste par rapport à mon univers et mes personnages mais graphiquement je ne suis pas du tout un auteur réaliste. Ça ne m’intéresse pas, je suis plus proche d’un dessin…
… que l’on pourrait qualifier de jeunesse ?
Oui, sans doute jeunesse. Je pense que même si je fais une histoire adulte, j’aurai un dessin jeunesse. Je n’y peux rien. J’aime les personnages ronds, les grosses têtes. Ce serait intéressant d’avoir un récit adulte avec ce dessin-là. C’est ça qui m’intéresse.
Et écrire pour d’autres ?
J’y ai souvent pensé. Comme j’ai beaucoup d’idées en tête, je me dis qu’à un moment donné j’y arriverai forcément. Par contre, spontanément, à chaque fois que je pense à une idée, j’ai envie de la dessiner. Le jour où je n’aurai vraiment pas envie de la dessiner… Après j’ai pas mal de copains qui passent petit à petit au scénario et ils me disent que c’est agréable de voir un dessinateur transformer en dessin le scénario. À l’inverse, pendant longtemps j’aurais bien aimé dessiner sur le scénario de quelqu’un mais finalement je me suis rendu compte que ça m’ennuierait vite. Donc oui, écrire reste une possibilité mais je pense que j’ai encore plusieurs albums à faire à titre personnel avant de passer à cette étape. Je suis un peu comme Dad, je me laisse des marges de manœuvre. Ça fait 20 ans que je fais de la BD, j’ai envie d’en faire encore pendant longtemps, donc j’y vais à mon rythme.
Pour notre plus grand plaisir.
Quelle conclusion ! (rires)
Merci d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Geoffray Girard et Nicolas Vadeau
Interview réalisée le 31 janvier 2020
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