Le Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême est l’occasion de croiser chaque année de nombreux auteurs ou dessinateurs internationaux. Nous avons donc profité de l’édition 2020 pour aller poser quelques questions à Marcial Toledano, tout juste arrivé dans la ville charentaise depuis son Espagne natale.
Bonjour, pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, nous dire ce que vous avez fait avant et comment vous êtes arrivé sur ce projet chez Glénat, Les Dominants ?
Je m’appelle Marcial Toledano, je suis le dessinateur de la série Ken Games publiée chez Dargaud. Les Dominants est ma nouvelle bande dessinée réalisée avec Sylvain Runberg chez Glénat. Avec Sylvain, nous nous sommes rencontrés à Londres lors d’une convention des comics européens. Il y présentait un livre et moi je présentais Ken Games, il me semble. Donc nous nous sommes rencontrés là-bas et nous avons discuté de la possibilité de faire quelque chose ensemble, ce qui deviendra Les Dominants. Quand nous sommes chacun rentrés dans notre pays, il m’a envoyé un e-mail et j’ai aimé le script. On avait beaucoup discuté de science-fiction que j’apprécie particulièrement et je voulais vraiment faire une histoire de ce type. Je lisais Métal Hurlant quand j’étais jeune et j’ai toujours aimé ces histoires fantastiques.
Les aliens dans Les Dominants sont vraiment particuliers, différents de ce que l’on voit habituellement. Comment avez-vous trouvé leur design ?
Quand j’ai réfléchi à leur design, j’ai vraiment voulu faire quelque chose qui soit entre la roche, les minéraux et les insectes, les crabes. Je ne voulais pas dessiner des aliens avec des yeux parce que dans l’histoire les aliens ne sont pas liés aux humains, je ne voulais pas que les lecteurs se connectent à eux.
Vos personnages sont vraiment réalistes, très expressifs. Comment avez-vous fait en sorte qu’ils soient si expressifs justement ? Avez-vous étudié les expressions du visage dans des films par exemple ?
Pour moi, le personnage principal est un peu un mélange entre Brad Pitt et Robert Redford, en fait. Pour les expressions, au départ je regardais beaucoup de photos de moi, maintenant je le fais plutôt grâce à mon imagination. Je pense que c’est ma façon de dessiner, les expressions des personnages sont faciles à faire pour moi maintenant. Je ne regarde pas beaucoup de photos ou de films, je le fais parfois mais la plupart du temps c’est vraiment dû à mon imagination.
C’est vraiment saisissant, on voit au premier coup d’œil qu’ils sont effrayés ou heureux…
J’essaie, oui ! Principalement pour cette histoire, j’ai essayé de faire en sorte que les lecteurs se connectent aux personnages…
Et ça marche vraiment très bien !
Merci beaucoup !
Ma question suivante est au sujet de la couverture : pourquoi avoir choisi celle-ci ? Est-ce vous qui l’avait choisi ? Je la trouve vraiment belle mais elle n’est pas très représentative de l’histoire de la bande dessinée…
Au milieu de la production, on m’a demandé de faire la couverture. Nous en avons discuté avec le scénariste, j’avais fait plusieurs propositions et on a choisi celle-ci. Ça représente le début du voyage du héros avec la voiture. Ce n’était pas vraiment ma préférée. Je ne voulais pas vraiment mettre d’alien dessus au départ, parce que ce n’est pas le plus important de l’histoire, je trouve…
Justement, il n’y en a pas beaucoup dans toute l’histoire, contrairement à ce qu’on attend vu la couverture…
Non, c’est vrai…
Il y a beaucoup de personnages, de gros plans et finalement peu de décors. Est-ce que vous préférez dessiner les personnages plutôt que des décors ?
Non, j’aime les deux. Mais ce qui est le plus important dans cette histoire est que le lecteur se connecte vraiment aux personnages.
Pourquoi avoir choisir de commencer et de terminer la bande dessinée avec des articles de journaux ?
C’est Sylvain qui l’a décidé…
Ça nous permet d’avoir le contexte, de savoir comment s’est passée l’épidémie puis l’invasion…
Son idée était de montrer comment le monde en est arrivé là effectivement, et je pense que ça fonctionne.
On se demande vraiment où va nous emmener l’histoire. Je suis impatiente de lire la suite. Pouvez-vous nous dire pour quand elle est prévue ?
Elle est presque finie ! Il me reste encore un peu de couleur à faire…
Combien de temps vous a pris la réalisation de cette bande dessinée ?
Hum… je crois que ça m’a pris un an en tout… parce que je fais également les couleurs… Rien que le dessin de l’ensemble de l’album m’a pris huit mois.
Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à nos questions !
Propos recueillis par Laëtitia Lassalle
Interview réalisée le 31 janvier 2020
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