Il y a tout juste un an, en février 2023, nous sommes littéralement tombés sous le charme de Gosse, une série créée par Lucas Méthé pour une nouvelle collection chez Dupuis destinée aux enfants. L’album figurait d’ailleurs modestement dans notre top 10 de l’année et, au-delà de ça, a attiré l’attention de nombreux autres lecteurs, gosses comme adultes. Nous avons profité du festival d’Angoulême pour partir à la rencontre de son créateur. Faute de café ouvert, nous prenons l’air et admirons la tombée de la nuit près du stand Le Monde des Bulles, et c’est confortablement installés sur un bloc de béton que la conversation démarre.
Bonjour Lucas et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comment s’est passée ton arrivée dans cette nouvelle collection, Les Ondines ? On peut en profiter pour faire un point sur ton parcours jusqu’ici…
J’étais juste avant publié par Thomas Gabison, qui a une collection chez Actes Sud, et c’est lui qui a créé cette collection des Ondines chez Dupuis, ainsi d’ailleurs qu’une seconde collection, Les Ondes Marcinelle, qui est davantage pour adultes. Donc il m’a proposé de participer au côté enfant. Ce qui m’a un peu étonné parce que ce que je faisais avec lui chez Actes Sud n’était vraiment pas du tout pour enfants, donc je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire. Je lui ai dit « ouais, on verra » mais en fin de compte, peu de temps après, je me suis rappelé de vieilles idées, de vieilles envies que j’avais eues mais que j’avais un peu oubliées… et tout ça a commencé à former un tout, avec d’autres vagues idées que j’avais… ça a fait un mélange qui m’a semblé pouvoir bien fonctionner. Quand j’ai commencé à travailler dessus, ma compagne était enceinte, donc bien sûr que dans ces cas-là l’idée de travailler pour les enfants prend un intérêt nouveau.
Avant, c’étaient plutôt des albums autobiographiques…
Oui, alors ça c’était il y a longtemps.
Ego comme X, un passage chez L’Association aussi.
Oui. Enfin, c’était simultané tout ça.
Plus récemment, Papa Maman Fiston chez Actes Sud. C’est là que vous avez rencontré Thomas Gabison…
Oui, c’est une espèce de nouveau départ. Il y a eu une grosse pause pendant pas mal d’années et ensuite Actes Sud, oui.
Et vous avez aussi scénarisé une série jeunesse, Les Mystères de Jeannot et Rebecca.
Oui, malgré tout, il y avait eu par ci par là des albums un peu différents, dont celui-là, c’est vrai.
Ça a pu aider à la création de Gosse, un peu ?
En fait, c’est vrai qu’il y a une ressemblance. Le personnage n’est pas le même mais Jeannot est peut-être un mélange de Gosse et de son copain Taigne. Il a un peu le mauvais caractère de Taigne. Mais est-ce que ça a aidé ? Non, je ne sais pas.
Pour finir sur votre parcours, en plus d’être auteur complet, vous avez également traduit deux albums avec l’autrice de L’Incroyable Mademoiselle Bang [NDR : Yoon-Sun Park est la compagne de Lucas Méthé].
Il y en a eu un peu plus que ça. Quatre, je crois. Mais enfin, ce n’est pas du même ordre que le travail de création.
Et L’Incroyable Mademoiselle Bang est dans la même collection que Gosse.
Oui, elle est dans Les Ondines. Les Ondines, il y a 6 ou 7 livres, je crois.
En peu de temps, finalement.
Oui, en 2-3 ans. Il y a également Nadja qui a fait deux livres, Nadja qui est plus connue pour son travail d’autrice jeunesse, c’est l’autrice de Chien Bleu (NDR : chez L’école des loisirs)…
C’est un hasard de vous retrouver tous les deux dans la même collection ?
Ma compagne et moi ? Oui, c’est le hasard. Elle avait un projet jeunesse, déjà.
C’est une adaptation ?
Si on veut, c’est une adaptation mais d’un texte qu’on ne peut pas du tout appeler un roman. C’est un texte extrêmement court qui tient sur, peut-être, quatre feuilles A4. C’est un texte coréen, écrit d’une manière, semble-t-il, très très elliptique. C’est une suite de faits, sans chair. Donc elle a mis de la chair et tout l’humour dont elle est capable là-dessus. C’est plutôt une recréation totale. Mais qu’est-ce qu’on disait ?
Que c’est le hasard qui vous a fait vous retrouver dans la même collection.
Oui, les livres sont parus le même jour, à vrai dire. Mais c’est le hasard. Peut-être qu’on n’y croit pas mais c’est la vérité. Elle l’a montré de son côté à Dupuis, à quelqu’un d’autre, pas à Thomas Gabison, et son projet a été dirigé vers la collection Les Ondines.
D’où vous est venue l’idée de situer Gosse à la frontière de la Drôme et de l’Ardèche ?
C’est parce que je viens de là-bas. J’ai trouvé amusant de faire quelque chose de très situé géographiquement, comme ça. D’abord parce que ça m’a rappelé quelques souvenirs de lecture, plutôt rares, parce que c’est rare que les choses soient situées précisément, à part quand c’est à Paris, finalement, pour la France. Ou alors on ne sait pas trop où c’est… Et le fait de le situer géographiquement, ça peut sembler donner un côté régionaliste, comme dans certaines BD faites par des gens du coin qui souvent ont un côté un petit peu amateur… c’est quelque chose qui paraît a priori pas très prestigieux, mais en fin de compte pourquoi ce ne serait pas intéressant ? Au contraire ! Il y a des spécificités qui sont intéressantes, marrantes. Et donc je me suis dit que c’était rigolo de retourner ce truc qui donne a priori des choses régionalistes et d’en faire autre chose. Mais je ne fais pas un truc à la gloire de cette région, ou je ne sais pas quoi, ce n’est pas ça du tout !
Oui, c’est pour avoir de l’humour là-dessus.
Oui et puis c’est intéressant en tant que dessinateur de travailler sur quelque chose dont tu as des souvenirs. Les souvenirs d’enfance, il y a de la matière, tu as de quoi travailler.
Les paysages ?
Les paysages, oui, tout à fait ! Que j’ai fait de mémoire. J’avais quelques documents. Deux-trois photos, très mauvaises, de famille, qui dataient des grands-parents, que j’ai un tout petit peu regardées.
Tu habitais dans un petit endroit similaire ?
Non, en fait, c’est la ferme où mon père est né. Mon père et ses nombreux frères et sœurs. Mais ça, c’est ma cuisine à moi, ça m’intéressait de prendre les histoires de famille comme ça. Je les ai mises un siècle plut tôt. Et puis tout ça est complètement fantasmé, délirant, je n’ai pas du tout essayé de coller à une réalité historique ni familiale. Ce n’est pas du tout le propos. C’est un point de départ. Quand tu fais ça, tu te sens plus attaché à ce que tu fais et on peut supposer qu’il y a un petit quelque chose en plus pour les gens qui le liront.
Ça rappellera les petites querelles, les vraies, entre la Drôme et l’Ardèche…
Mais ça, je m’en fiche un peu, à la limite. Parce qu’évidemment, quand je suis allé là-bas, on me parlait de ça mais je n’ai pas pensé spécialement à ça. Je n’ai jamais vraiment remarqué cette opposition. Moi, j’ai l’impression d’avoir parlé de personnages, c’est tout. Ils ne se connaissent pas et ils se rencontrent. C’est tout. Les méfiances ne sont pas tellement des méfiances de clan, c’est juste la méfiance normale d’êtres qui se rencontrent… et qui deviennent amis.
Et tu avais ce côté débrouillard dans tonenfance ?
Oh non. Non non (sourire).
Tu as totalement inventé leurs péripéties.
Gosse est un personnage qui sait s’émerveiller de tout ce qu’il voit de merveilleux. Et je trouve qu’il a raison, d’ailleurs. Il voit des merveilles qui existent, il ne les invente pas. Je ne trouve pas qu’il soit naïf, il a des bons yeux pour voir les choses. Moi j’étais un peu trop à la maison, en train de lire des BD, pour voir les merveilles du monde.
C’est une réflexion d’adulte qui le fait devenir comme ça.
Ouais. Mais c’est pas tellement un choix suite à une réflexion, c’est l’agrément qu’il y a à dessiner un personnage qui est comme ça, très curieux, très vif, qui saute sur toutes les occasions, qui ne peut pas voir une belle chose au loin sans courir pour aller se rouler dessus !
C’est sympa de mettre en avant un personnage comme ça quand on sait qu’on va s’adresser aux enfants.
Mes lectures d’enfance, que j’aimais, c’était ce genre de personnage. Pour moi, la vraie tradition franco-belge, ce que les auteurs franco-belges les plus marquants ont fait, c’est de parler d’amitié. Oui, ce sont des histoires d’amitié. Et les personnages très vivants. Franquin, le Spirou des débuts, Jijé, ce sont des gens qui m’ont plu et qui me plaisent encore. C’est ce côté-là que j’aime, ce côté bondissant. C’est pour les enfants mais, en même temps, c’est une attitude, quand même, intéressante.
Justement, j’allais parler de tes inspirations. On avait eu un mini échange…
Je me rappelle qu’on avait parlé de quelque chose et que tu m’avais dit que si on faisait une interview, on en reparlerait, mais je ne sais plus ce que c’était.
J’ai noté ! Tu m’avais parlé de Jijé et Franquin, justement. Plutôt époque Il y a un sorcier à Champignac.
Il y a un sorcier à Champignac, oui, vraiment ! D’un côté, je comprends qu’on puisse penser que c’est très éloigné de ce que j’ai fait, dans le dessin, dans le savoir-faire, la technique, mais dans l’esprit, j’aimerais bien que ça ressemble un petit peu à ça… S’il y avait un petit parfum de ça, je serais content. Il y a un côté magique ! Si ça peut susciter le souvenir qu’on peut avoir de ce bouquin quand on l’a lu enfant, alors c’est que c’est magique. Alors si j’arrive à faire ça… (rires) Mais c’est pas gagné. Je ne sais pas. J’espère que ça peut faire cet effet à des enfants qui le liront.
Moi, en tant qu’adulte, j’aime beaucoup les Franquin de cette époque-là et j’ai beaucoup aimé Gosse. C’est un point commun. On doit être plusieurs dans ce cas-là.
J’aime bien Jijé aussi, pour le côté… Parce que Franquin est très professionnel mais Jijé part dans tous les sens, il réussit très fort parfois une case, il rate complètement celle d’après. Sa réussite est dans le côté extrêmement vivant qu’il insuffle à tout ça. Et pas vraiment dans le savoir-faire. Oui, souvent il rate. Mais ce n’est pas grave du tout ! Alors, moi, j’essaie de ne pas être complaisant avec ça, je ne me force pas à rater pour que ce soit vivant mais je crois que ne suis pas non plus du côté du savoir-faire. Si j’ai une réussite quelque part, je pense que c’est autre chose que ça. Donc, je me sens un peu proche…
De cette manière de travailler ?
De ce tempérament, de ce côté impatient, simplement, mais qui donne de la vie.
J’avais parlé d’un côté un peu Bibi Fricotin, Les Pieds Nickelés, mais tu m’avais dit « Je n’ai jamais lu ça ! Je les voyais chez le coiffeur. »
C’est vrai, je ne les ai jamais lus.
C’est peut-être le dessin ou les histoires de débrouillardise.
Mais pourquoi pas.
Et le côté un peu hors du temps… Tu disais, chronologiquement, que ton récit se situe il y a un siècle…
On ne sait pas trop…
C’est volontairement flou.
Oui, tu sais, quand il y a des inondations, on met une marque avec une date sur un mur donc il y a ça à un moment donné, ça donne une indication. Mais c’est peut-être une date ancienne, on ne sait pas. 1880, je crois, un truc comme ça. Mais c’est fantaisiste, en même temps, par rapport à d’autres éléments qui arrivent dans le récit.
Ça pourrait être début XXe ou milieu XXe ?
Oui. Mais tu vois, je me disais, pour les enfants, il ne faut pas que ça soit une date où ils savent qu’il y a eu tel et tel événement. Parce que je ne vais pas dessiner la guerre de 1914. Je ne veux pas du tout faire un truc historique comme ça. Il y a une guerre, il se trouve, dans l’histoire, parce que ça m’intéresse de parler de guerre en général. Je ne veux pas parler d’une guerre en particulier. Donc je le mets un peu plus loin dans le temps en me disant : les enfants ne doivent pas trop savoir ce qu’il y a à ce moment-là.
Et ça a finalement un côté plaisant, de ne pas trop savoir où on est. On est emporté par l’histoire sans se soucier du détail chronologique. Ça ne prend pas le dessus.
Oui. Alors, Bibi Fricotin, je n’ai jamais lu… Mais je peux trouver un charme à ces trucs-là.
Un côté suranné.
Suranné, c’est le mot qui est dans tous les articles qu’il y a eus sur Gosse. Bon, moi, je n’en peux plus, j’avoue. Est-ce que c’est parce qu’il a été écrit dans le premier article et repris ensuite…
Il faudrait regarder dans la fiche presse (rires)…
Est-ce que ça veut dire que c’est ringard mais qu’on n’ose pas me le dire ? Ou alors, est-ce que c’est « hors du temps » comme tu as dit tout à l’heure ? J’espère plutôt que ce soit « hors du temps ». Je n’essaie pas de faire un truc nostalgique ou pour les nostalgiques. Ce n’est pas ça. J’essaie de faire un truc pour les enfants, vraiment. Mais alors, mon trait est tel que les adultes peuvent penser que ce n’est pas pour les enfants d’aujourd’hui. À mon avis, c’est juste parce que, pour les enfants d’aujourd’hui, il se trouve que la mode est à ceci ou cela. Et moi, je n’essaie pas de me couler là-dedans. Je n’essaie pas de faire l’opposé non plus, j’essaie juste de faire un truc chouette.
Pour nous, c’est clairement hors du temps (le terme suranné est d’ailleurs absent de notre chronique), et c’est un commentaire très positif ! Justement, tu as eu des retours de lecteurs, en séance de dédicace ? Est-ce que les enfants le lisent ?
Les retours d’enfants, c’est difficile à avoir parce qu’ils ne vont pas t’écrire un email.
Ils viennent te voir ?
Quelques-uns, oui. Ou alors ce sont les parents qui écrivent. Ceux qui viennent sont très enthousiastes, bien sûr.
Les adultes aussi ?
Oui, ceux qui écrivent.
Oui, il y a toujours les avis qu’on n’aura jamais car les gens les gardent pour eux ou ne disent pas s’ils n’aiment pas.
Oui, ou parce qu’ils ne vont pas s’embêter, parce qu’ils n’ont pas trouvé l’adresse…
Il y a eu des mauvaises critiques ? Des choses qui ne t’ont pas plu ? Des choses qui ont été injustes.
(rires) On a le droit de ne pas aimer. Les commentaires les plus positifs que j’aie eus, je suppose, de la part d’enfants, c’est que c’était aussi bien qu’Harry Potter et mieux que Pokémon. Là, ce sont des enfants qui ont, je suppose, adoré (rires). Je n’ai pas lu ça mais j’en avais déduit que Pokémon était mieux qu’Harry Potter. Mais j’inverse peut-être les appréciations !
J’ai retrouvé ce que tu disais sur Jijé : « C’est fait par dessus la jambe, il n’y a rien comme intrigue, mais il y a d’épatants morceaux, parfois des dessins soufflants et des dialogues franchement drôles. Moi j’aime bien. Quelle désinvolture ! Pas étonnant que ça déplaise aux enfants ! »
C’est vrai que je ne l’aimais pas étant enfant. De toute manière, je n’oserais pas être aussi désinvolte qu’il était, ce n’est pas exactement mon tempérament. Je pense aux enfants, je fais attention. Et je ne suis pas obligé de faire à la vitesse à laquelle il était sans doute obligé de faire lui… Mais ce n’est pas péjoratif, « par dessus la jambe », si c’est super chouette à la fin. Et c’est vrai qu’il n’y a pas d’intrigue. Et moi, est-ce qu’il y a une intrigue ou pas ? Il y en a une, quand même. Enfin, je ne cours pas après !
Oui, ça reste poétique.
Oui, et je m’intéresse aux personnages donc ça passe par les dialogues, par les situations un petit peu. Je m’intéresse tout autant aux paysages, à les faire courir dedans. Il y a un grand plaisir.
Le fleuve joue un rôle important, aussi.
J’avais complètement perdu de vue le plaisir immense qu’il y a à dessiner un personnage qui court dans un paysage, dans un vrai paysage. S’il y a un caillou, un rocher, et qu’il faut qu’il passe dessus, il va vraiment galérer à passer dessus. Il va glisser, il va retomber, il va redescendre, il va remonter, il va faire le tour. Tout ça doit absolument rentrer dans l’histoire. Pour moi, ce n’est pas possible de passer à côté d’éléments comme ça, qui sont presque le plus important. La manière dont il réagit à tout, dont il retombe sur ses fesses. Il se fait un peu mal mais c’est pas grave, il repart parce que je ne sais pas quoi. Tout ça m’intéresse autant que ce qu’on appelle une intrigue bien charpentée. Je me fiche de ça. Et ça ne veut pas dire que je me fiche de tout (rires) ou que je me fiche de mon lecteur, pas du tout ! Mais ça se place sur un plan un peu différent.
Chez Dupuis, ils ont tout de suite été séduits ?
L’éditeur, lui, aime ce que je fais et il a aimé. L’autre personne qui devait aimer pour que ce soit publié, c’était Stéphane Beaujean qui, si je crois ce qu’il me dit, aime beaucoup aussi. Alors peut-être que d’autres personnes dans la maison ont pu être un peu plus déboussolées parce que ça ne ressemble pas à ce qui se publie actuellement chez Dupuis… Moi, j’avais l’impression que ça ressemblait à ce qui s’était publié il y a longtemps chez Dupuis. Mais apparemment ce n’est pas trop ça non plus. Ça ne ressemble à rien finalement… enfin, ça prend du temps, un peu, pour d’autres personnes…
En tout cas, il y a un tome 2 qui va donc paraître…
Il y a un tome 2. Et pour conclure sur la question précédente, il y a une grande confiance de la part des personnes dont je t’ai parlé.
Sans tout dévoiler, qu’est-ce qui nous attend au moins au début du tome 2 ?
C’est vrai que j’ai tendance à ne pas trop parler des histoires, de ce qui se passe… C’est la suite vraiment directe, à la minute, du premier tome. Dans le premier tome, les personnages étaient séparés, Gosse traversait le Rhône, encore une fois, pour aller chercher son copain. Et là, il finit de traverser le Rhône, c’est la première page.
Le titre est Gosse et son ami Taigne. Tu avais publié des morceaux sur Instagram.
Oui, c’est ça, ça paraît dans pas longtemps (ndlr le 12 avril 2024), tout ça est en cours de finition. Ça ira chez l’imprimeur dans très peu de temps.
Au moment où on se parle, as-tu déjà un tome 3 en tête ?
Oui, il n’est pas seulement en tête. Il est sur la table, en train d’être dessiné.
Même nombre de pages ?
Oh, ça, je ne sais pas.
Parce que c’est pas mal déjà, le tome 1 faisait 128 pages…
Oui, c’est beaucoup ! Mais ce sera probablement dans ces eaux-là encore parce que je suis sur un rythme de narration qui prend son temps. C’est vrai que ça demande pas mal de pages mais ce ne sera pas forcément pile-poil le même nombre. Je travaille à partir de notes, beaucoup de notes que j’accumule pendant des mois, mais je commence à dessiner assez tôt, donc c’est un mélange de notes et d’improvisation. Savoir le nombre de pages à l’avance, ça, je ne peux pas.
Et en termes de délai, ils te fichent la paix ?
Oui, totalement. Je vais vite, de toute manière. J’aime battre le fer tant qu’il est chaud. Je trouve que c’est ce qui donne les meilleurs résultats.
Un album comme ça, tu mets combien de temps à le faire ?
Là, c’était un petit peu particulier parce qu’il y avait la naissance de notre petit. Donc ça a pris un petit peu plus mais enfin… peut-être un an et demi. Le deuxième, à peine moins.
Tu es à fond là-dessus ou tu as d’autres projets ?
Ces derniers temps, j’ai travaillé seulement là-dessus. Et là, j’ai fait une petite pause, pendant deux ou trois mois, pour commencer un début d’autre chose, pour adultes, ou pour adolescents, qui me traînait dans la tête depuis quelque temps. Je me suis dit que je ne le ferais jamais si je ne le commençais pas maintenant. J’ai entamé ça. Je prépublierai probablement ce projet dans un fanzine que j’avais arrêté il y a quelque temps et que je vais probablement relancer pour l’occasion. Et on verra.
Et ce fanzine ?
Il s’appelle TchoucTchouc. Je ne suis pas tout seul dedans, on est quelques-uns mais c’est moi qui m’en occupais. Seulement, je m’étais mis à fond dans Gosse, et donc j’avais moins de temps évidemment. Là, je suis à nouveau reparti sur Gosse, avec le numéro 3. J’en ai fait 30 pages, c’est encore un peu le début.
Eh bien on suivra ça avec attention ! Merci beaucoup, Lucas !
Propos recueillis par Nicolas Raduget.
Interview réalisée le 27 janvier 2024.
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