© 2018 Graph Zeppelin

Titres : Opération Hammer
Scénariste : Andy Hartnell
Dessinateur : J. Scott Campbell
Encreurs : Sandra Hope, Tim Townsend & Art Thibert
Coloristes : Guy Major, Justin Ponsor, Joe Chiodo & David Baron
Éditeur : Graph Zeppelin
Parution : Juin 2018
Prix : 21€

Au Costa Rica, l’aventurière Abbey Chase est en bien mauvaise posture. Un de ses rivaux lui a repris un crâne maya en or et compte bien se débarrasser d’elle une bonne fois pour toutes. Mais c’est sans compter sur ses ressources et sa malice. Lui échappant, il lui faudra l’arrivée inattendue d’alliées inconnues pour se sauver d’un dernier piège mortel. Emmenée sur un yacht, elle va recevoir une proposition : intégrer l’équipe Danger Girl. Leur chef, un dénommé Deuce, ancien agent secret au service de sa Majesté, a cessé ses activités officielles lors de l’effondrement du bloc soviétique. Depuis, toujours en alerte, il a découvert un complot mondial fomenté par tous les groupes criminels associés, l’Empire Hammer. Avec Sydney Savage, une baroudeuse australienne spécialiste du fouet, Natalia Kassle, ancienne agent russe experte en couteaux, et Silicon Valerie, génie de l’informatique, elles constitueraient un quatuor de choc…

Parue chez Wilstorm entre 1998 et 2001, cette courte série d’Andy Hartnell et J. Scott Campbell aura été un succès inattendu pour ses auteurs. A tel point que de nouvelles mini-séries plus ou moins réussies ont vu le jour par la suite, dont un étonnant cross-over avec Batman, ainsi qu’un jeu vidéo, des figurines et même un projet de film pour l’instant toujours sans suite. Pour comprendre le phénomène, que les éditions Soleil avaient eu la très bonne idée de publier en deux parties il y a quelques années avant que Graph Zeppelin n’en propose une excellente et définitive édition de luxe bardée de bonus, il suffit simplement de tourner quelques pages. Et de voir un flot ininterrompu d’action, d’humour et de références au monde de l’espionnage ! Si on pourrait le rapprocher d’une série franco-belge comme Cross Fire pour son ton et son dynamisme, ce comics multiplie les clins d’œil, notamment à l’univers de James Bond, y compris dans sa scène d’ouverture et son générique : filles sexy et dangereuses (sortes de James Bond Girls prenant le pouvoir), ancien agent au look de Sean Connery, poursuites effrénées à bord de tout type de véhicules, méchants idiots et improbables, traîtres, tout y passe avec la finesse d’un bazooka, les auteurs s’embarrassant fort peu de réalisme pour aller au bout de la dérision.

Une intégrale somptueuse à déguster en smoking, avec un verre de vodka-martini. Au shaker, pas à la cuillère.

Arnaud Gueury