Titre : Les Emissaires
Scénariste : Benjamin Leduc
Dessinateur – Coloriste : Danilo Guida
Éditeur : Sandawe
Parution : Août 2017
Prix : 13,50€
Alors que Toöt boit dans une auberge pour oublier, la ressemblance de la serveuse avec Jül – son amour qui est morte dans des circonstances tragiques – le projette plus profondément dans son passé. En effet, Eloïsha est son portrait craché et elle est malmenée par des clients. Bien que ce ne soit pas dans ses habitudes, il lui vient en aide et veut en savoir plus sur elle ainsi que sur le médaillon qu’elle a défendu bec et ongles. Malgré la désapprobation d’Ange, il écoute l’histoire de l’étrange disparition de son mari Erich après avoir passé un pacte avec un mystérieux guérisseur pour sauver leur fils d’une mort certaine. Le damné s’engage alors à le retrouver – sans rien demander à Eloïsha en retour – et entraine le reste du groupe avec lui. Néora, Ange/Nevil, le mage Hiram, Toöt et Le Fossile/Le Krakian se rendent dans un premier temps à Antoùn pour enquêter sur l’amulette. Une piste qui les mène à Changlaär, berceau de la guilde de voleurs qui a accueilli Toöt bien des années plus tôt et dont le chef était le père de Jül. S’ensuit une quête dangereuse où des souvenirs douloureux ressurgissent et des forces maléfiques menacent.
Après avoir posé les bases de la série dans Néora, le scénariste Benjamin Leduc (Les militaires) a pris le parti de réaliser pour la suite des « one-shots » consacrés à chacun des membres du groupe des damnés. Toöt est donc au centre de ce récit que l’on peut qualifier de double puisqu’il dévoile son histoire personnelle en même temps qu’il entraine les antihéros dans une enquête où des forces maléfiques sont à l’œuvre. L’intrigue est intéressante et fonctionne bien dans cet univers d’« heroic fantasy » qui convient parfaitement aux protagonistes. Les deux développements narratifs – alternant flashbacks et scènes présentes – sont bien équilibrés et fluides, ce qui permet de passer un bon moment de lecture. Graphiquement, l’argentin Danilo Guida (Les Enfants de la Chimère) fait une proposition plus intéressante et plus efficace que précédemment. Peut-être est-ce directement lié au nombre de lieux, et donc de décors, différents plus important dans cet épisode ? Toujours est-il que le rendu s’en ressent et dégage de belles ambiances. Le cahier spécial de huit pages – pour la première édition – présent en fin d’album est très fourni en informations et croquis.
Une suite intéressante.
Stéphane Girardot
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