- Titre(s) : Trois-fois-morte
- Scénariste(s) : Fabien Vehlmann
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Jean-Baptiste Andreae
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Parution : Mars 2024
- Prix : 20,00 €
- EAN : 9782810202683
Surnommée « La Blanchette » pour ses cheveux blancs qui la distinguent des autres enfants, une jeune fille a rejoint depuis peu une bande de gamins de rue après avoir fui son père, mais là non plus sa place n’est pas facile à trouver. Après une bévue qui l’oblige à quitter le groupe quelques instants, elle revient alors que ses compagnons ont été enlevés par une étrange créature. Soucieuse de leur venir en aide, elle ne trouve qu’un chevalier qui tombe avec elle dans un piège et découvre le monde caché des géants, où elle sera, avec les autres enfants, cuisinée et servie en plat pour les ogres. Un concours de circonstances va toutefois la sauver et lui faire rencontrer d’autres survivants et laissés-pour-compte…
« P’t’être qu’elle faisait partie d’la farce du griffon?
– Impossible… Si ça avait été le cas, elle aurait dû mourir trois fois : hachée, mijotée, puis dévorée par les géants! Franchement, qui pourrait espérer survivre à cela? »
Cette association entre Fabien Vehlmann et Jean-Baptiste Andreae va laisser une trace. Il serait vraiment étonnant que le duo se contente de cet album sans vouloir plonger plus avant dans cette Cuisine des Ogres qui possède tant de recoins sombres et inquiétants, et de protagonistes aussi étranges qu’attachants, que d’autres récits pourraient suivre sans exploiter tous les mystères et toutes les possibilités que cette création laisse entrevoir. L’inventivité et la créativité transpirent de chaque nouvelle planche, aussi bien dans le scénario, riche de sous-entendus et d’un vrai message de fond, que dans l’aspect visuel, foisonnant et merveilleux. L’histoire est ainsi un subtil et fragile équilibre entre noirceur et humour, comme seuls les contes savent le faire. Travail à la fois moderne et à l’ancienne, cette bande dessinée est donc une pépite à dévorer avec avidité, pour en prendre plein les yeux et admirer une parfaite écriture.
Un album envoutant et intelligent, dont on espère qu’il ne soit qu’une mise en bouche avant d’autres mets de la même qualité.
Arnaud Gueury
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