Titre : Un été cruel
Scénariste : Ed Brubaker
Dessinateur : Sean Phillips
Coloriste : Jacob Phillips
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Parution : Juillet 2021
Prix : 29,95€
Pour payer la caution de son père, le jeune Ricky a pris de gros risques. Il s’est surtout attaqué à la mauvaise personne qui, bien que très âgée, a encore de nombreux amis influents. Et pour se sortir lui et son gamin de la situation, Teeg Lawless va devoir replonger dans les coups foireux. Et reprendre contact avec d’anciens compagnons. Mais le bonheur semble enfin lui tendre les bras quand il fait la rencontre de Jane, une habile arnaqueuse qui traine malgré tout derrière elle un privé engagé pour la retrouver. Réunis autour d’un gros coup qui devrait les mettre à l’abri financièrement pour un bout de temps, tout ce petit monde de malfrats et de paumés va vivre un été cruel qui va bouleverser la vie de chacun et sceller leur avenir…
« Teeg ne parvenait pas à en détacher ses yeux. Bien sûr, il avait eu pas mal de femmes, mais aucune ne lui avait travaillé le ventre comme ça. Aucune ne l’avait jamais fait sourire comme ça. Comme un idiot. C’était une vraie dure… et drôle, aussi. »
Personne n’écrit les histoires de gangsters comme Ed Brubaker. Et personne ne dresse le portrait de marginaux et de criminels attachants malgré leurs multiples failles comme lui. Le scénariste américain aime profondément ses personnages, qu’il comprend et aime malgré tout. Sous sa plume, aucun n’échappe aux coups durs ou aux mauvais choix, le payant de leur vie ou en subissant longtemps les conséquences. Et c’est impossible pour le lecteur de ne pas les aimer aussi. Cet imposant album de 288 pages, huitième tome officieux de la fabuleuse série Criminal, dont il est incontestablement le volume le plus spectaculaire par son format et sa narration, montre que les auteurs restent attachés à cette création et qu’ils ont encore à dire sur leurs anti-héros. Les fans en apprendront ainsi davantage sur Leo, Jacob ou la famille Lawless, père et fils étant pris dans des mésaventures dont on a eu les répercussions dans les tomes précédents. Racontée de façon incroyable, l’intrigue rebondit sans cesse, alterne les points de vue et passe d’un personnage à l’autre avec une justesse incroyable. Dessinateur de talent, Sean Phillips doit parfois se muer en illustrateur pour simplement accompagner les descriptifs imaginés par son comparse. Avec force et subtilité, l’artiste britannique est le parfait complément de ces polars abrupts et réalistes.
Une nouvelle pierre à l’œuvre exceptionnelle des deux auteurs.
Arnaud Gueury
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