
© 2017 Casterman
Titre : Équatoria
Scénariste : Juan Díaz Canales
Dessinateur – Coloriste : Rubén Pellejero
Éditeur : Casterman
Parution : Septembre 2017
Prix : 16€
De Venise à Équatoria en Afrique en passant par Alexandrie et le Zanzibar, Corto Maltese part à la recherche du miroir magique du prêtre Jean qui se qualifiait lui-même comme le plus grand monarque sous le ciel et grand dévot. Un long voyage pour retrouver ce mystérieux objet ramené des Croisades commence avec Aïda, une journaliste en quête de sujets pour le National Geographic, et se poursuit avec Ferida Schnitzer, une exploratrice voyageant sur les traces de son père disparu, Sœur Lise, à qui elle a été confiée dès son plus jeune âge, et Afra, une ancienne esclave. Bien que d’horizons très différents, le destin de ces femmes semble étroitement lié. Outre la gente féminine, le marin croise le chemin de son ami Constantin Cavafis et fait bien d’autres rencontres surprenantes et plus ou moins agréables comme celles de Winston Churchill, de l’énigmatique Manolis ou encore des lieutenants Tenton et Meinertzhagen. Comme souvent avec Corto, cette aventure se révèle dangereuse et lui réserve son lot de surprises.
Outre le fait que cet album marquera les esprits comme étant celui des 50 ans d’existence de Corto Maltese, les lecteurs se rappelleront également d’Équatoria parce qu’il s’inscrit parfaitement dans la continuité des aventures du marin et aventurier à l’humour ironique légendaire et épris de liberté. De surcroît, il s’agit du deuxième tome de la série réalisé par deux auteurs ibériques de talent. Au scénario, Juan Díaz Canales (Au fil de l’eau) place volontairement cet épisode dans des zones encore non-explorées par Corto et y apporte tous les ingrédients historiques nécessaires afin d’être en phase avec les histoires d’Hugo Pratt (réflexions sur le colonialisme, l’esclavagisme, l’émergence du Parti National à Alexandrie, etc.). Sans oublier l’onirisme, notamment au large de Malte. Graphiquement, Rubén Pellejero (The Long and Winding Road), tout en respectant la charte de base, apporte à l’univers une touche de modernité des plus appréciables. Le dessinateur insuffle à ce défenseur de la veuve et de l’orphelin un charisme qui le rend encore plus désirable pour les femmes et enviable pour les hommes.
Un album à la hauteur du maître. Bon anniversaire, cher Corto Maltese !
Stéphane Girardot
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