Titre : Tanami
Scénaristes : Jean-Luc Istin & Nicolas Jarry
Dessinateur : Živorad Radivojević
Coloriste : Vincent Powell
Éditeur : Soleil
Collection : Anticipation
Parution : Mars 2021
Prix : 15,95€
En se réveillant au beau milieu d’une jungle, Taylor ne se souvient que de son nom et de sa nationalité australienne. Visiblement, il en est de même pour ceux qu’ils retrouvent près de l’épave d’un vaisseau inconnu. Les premières observations montrent clairement qu’ils ne sont plus sur Terre et que leurs souvenirs seront utiles pour survivre dans ce milieu sans doute hostile. Un dénommé Wilson prend alors les choses en main, au grand déplaisir de Taylor. Une expédition de reconnaissance leur fait alors découvrir une autre épave pleine de cadavres d’extraterrestres. Ennemis ou amis ? Alors que certains souvenirs émergent, faisant monter la tension dans le groupe, Taylor se montre de plus en plus incontrôlable…
« La question qui nous obsède tous, c’est : que faisons-nous sur cette planète? Il y en a une deuxième : comment se fait-il que nous nous soyons écrasés dans ces chaloupes d’une technologie non-humaine? »
Ce nouveau tome est encore une fois une très agréable surprise. Les rebondissements, très nombreux et réellement étonnants, trompent plus d’une fois sur les intentions des auteurs. Plusieurs idées sont ainsi mêlés dans le récit, laissant parfois penser que l’album est né de divers projets avortés réunis dans une même intrigue. Peut-être est-ce le cas, selon l’apport de Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry au scénario. Les deux complices ont de toute manière réussi leur coup, condensant énormément d’action en seulement 65 pages. Tanami n’est donc pas une simple redite des tomes précédents, ni une relecture. Dès les premières pages, cette histoire de colonisation prend le contre-pied sur les aventures habituelles, avec des héros amnésiques et un contexte qui va se dévoiler peu à peu au fil des souvenirs retrouvés de chacun. Puis elle va prendre une toute autre direction, plus nerveuse et rythmée, le mystère cédant la place à l’action brute. Ces variations, bien menées, offrent une lecture un peu atypique qui fonctionne d’autant mieux que Živorad Radivojević les met en scène brillamment. Le dessinateur serbe progresse à chaque nouvelle création, pour atteindre un niveau très plaisant, autant dans la richesse de ses décors que dans l’attitude des personnages, un point sur lequel l’amélioration est spectaculaire depuis ses premiers albums parus chez Soleil.
Une aventure spatiale impressionnante, qui gère ses effets et ses surprises.
Arnaud Gueury
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