
© 2020 Editions Soleil
Titre : Adonaï
Scénaristes : Jean-Luc Istin & Nicolas Jarry
Storyboardeur : Kyko Duarte
Dessinateur : Bertrand Benoît
Coloriste : Olivier Héban
Éditeur : Soleil
Collection : Anticipation
Parution : Octobre 2020
Prix : 15,50€
Tandis que les autres colonies terriennes poursuivent leurs rêves, trois vaisseaux venus de la Mère Russie sont arrivés dans l’orbite de la planète Adonaï. Un nouveau monde en apparence parfait pour les colons, grâce à l’abondance de verdure et au soleil qui l’inonde. Mais les visiteurs se sont très vite heurtés à la résistance d’une frange de la population locale, qui met à mal leur installation. Dans cette guerre, les soldats sont utilisés comme de la chair à canon sacrifiable pour les castes supérieures. Témoin de ce conflit qui s’enlise, le sous-lieutenant Alexeï Orlov doit mener une escouade inexpérimentée sur le terrain, sans se douter que le secret d’Adonaï va lui péter à la figure…
« Plus de responsabilités, ce sont juste plus d’emmerdes… De toute façon, on va tous y passer si on reste sur cette foutue planète. »
Grâce à son bon concept, la série Conquêtes permet de suivre de courtes aventures qui se permettent de traiter divers sujets liés à la colonisation, à la guerre ou à la société dans son ensemble. Dans ce nouveau tome, l’un des plus convaincants, Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry brodent une intrigue empruntant ouvertement à la Guerre du Vietnam, tout en usant de l’esprit russe et de l’Histoire de cette nation dans ce qu’elle a de plus grand et de plus sombre. Les deux scénaristes n’oublient pas non plus de divertir, grâce à une action soutenue et de beaux personnages – Orlov, bien sûr, mais aussi et surtout l’inquiétant Boris Volinski incarnation de tout ce que les auteurs ont voulu faire passer comme message. Ce mélange des genres, comme la science-fiction les affectionne et les encourage, donne un album excellent, dans lequel Bertrand Benoît impressionne dès la première double-page d’ouverture. A l’aise dans ce spectacle parfois délicieusement bourrin comme pourrait l’affectionner un James Cameron, ses planches sont un régal.
Une histoire maline et malicieuse, un dessin parfait et des couleurs au diapason.
Arnaud Gueury
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