
© 2019 Editions Soleil
Titre : Deluvenn
Scénariste : Nicolas Jarry
Dessinateur : Stéphane Créty
Coloriste : Olivier Héban
Couverture : Kyko Duarte
Éditeur : Soleil
Collection : Anticipation
Parution : Mai 2019
Prix : 14,95€
Decornum présentait de nombreux atouts pour la colonie terrienne qui avait tout sacrifié pour s’y rendre. Hélas, la planète, bien que très hospitalière, est peuplée d’une race, les « Dominants », peu nombreuse mais belliqueuse et lourdement équipée pour résister aux colonisateurs. Aussi les Humains tentent-ils depuis des années de trouver leur point faible afin de les éliminer. Pour cela, certains, à l’image de Keïto Abe, se sont rapprochés des « Serfs » plus pacifiques et accueillants. Intégré dans leur société, il tente de récolter des éléments pour que les scientifiques progressent. Mais le temps presse et les Dominants ne livrent aucun de leurs secrets…
« Nos scientifiques… nos « hommes-savoir » travaillent à créer une arme capable de les détruire. Mais il faudra des bras, beaucoup de bras forts et déterminés pour brandir ces armes. »
Un peu long à se lancer bien qu’on évite le poncif de la découverte de la planète méconnue puisque l’intrigue démarre des années après l’arrivée des colons sur Decornum, cet album trouve ensuite son rythme et son ton, à mesure que l’on suit Keïto parmi les Serfs. Comme souvent, les références volontaires ou non sont nombreuses et on ne peut ici pas échapper à l’inévitable parallèle avec le film Avatar. Pour autant, Nicolas Jarry (Nains) tisse une intrigue bien différente dont la conclusion risque de surprendre. Sans avoir le temps de beaucoup développer ses personnages, hormis le principal, le scénariste se tire bien de l’exercice et offre quelques très beaux passages. La série insistant sur le côté prédateur de l’humanité et sa propension à amener la destruction avec elle, ce tome possède une noirceur et un pessimisme constants, sur lesquels le trait de Stéphane Créty n’appuie heureusement pas. Son style, capable de passer d’un registre à l’autre avec la même aisance et la même efficacité, apporte un peu de clarté à un univers de SF qu’il sait faire vivre avec talent, rappelant à l’occasion les formidables planches de la série Acriboréa.
Une aventure dystopique bien menée.
Arnaud Gueury
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