- Titre(s) : La Compagnie rouge
- Scénariste(s) : Simon Treins
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Jean-Michel Ponzio
- Editeur(s) : Delcourt
- Parution : Janvier 2023
- Prix : 19,99 €
- EAN : 9782413038740
L’époque n’est plus aux guerres de tranchées et à l’infanterie, mécas et drones ont remplacé les soldats sur les champs de bataille, tandis que les conflits sont régis par des règles strictes les faisant ressembler à des jeux. Parmi les grands groupes de mercenaires pouvant être engagés pour prendre le pouvoir sur une planète, renverser le souverain en place, éliminer toute concurrence ou servir de gardes du corps, la Compagnie rouge est l’une des plus craintes. Le jeune Flint Robinson va s’en rendre compte au plus près en quittant son monde pour devenir l’archiviste de cette bande de combattants hors normes…
« Qui peut se vanter de connaitre toute sa vie? Il doit en manquer des bouts et ton boulot, outre de tenir le journal de la compagnie, sera d’en faire le tour et de retrouver si possibles les bouts manquants, ça te dit? »
La Compagnie rouge aura eu la particularité de faire patienter très longtemps les lecteurs ayant été attiré par les premiers visuels et le pitch de la série et, près de deux ans après que la couverture ait été dévoilée, parait enfin… toute l’histoire. Car ce n’est plus un premier tome mais bien l’intégralité de l’aventure sur 120 pages qui vient récompenser l’attente. Est-ce le signe d’une création un peu compliquée ? Toujours est-il que le résultat est mitigé. A moins de découvrir aujourd’hui le travail de Jean-Michel Ponzio, on ne peut pas être surpris de sa technique, basée sur des retouches de photos faites dans son studio, entrainant quelques compositions déroutantes par l’exagération de certaines expressions et des incrustations parfois ratées. C’est d’autant plus criant lorsque les décors sont eux aussi des images retravaillées (page 85 par exemple). Et c’est bien dommage quand on se rend compte que le dessinateur – ou doit-on dire graphiste ? – offre des cases beaucoup plus belles et marquantes quand il les réalise de sa main, les visages devenant plus harmonieux. Les amateurs de science-fiction se régaleront sans doute plus avec les décors spatiaux et les nombreux vaisseaux aux designs fabuleux. Mais là encore cela se heurte à une intrigue bien maigre, dont le pitch n’est presque pas exploité malgré la généreuse pagination de l’album, et à des héros plutôt génériques, qui ne profitent d’aucune respiration dans le récit pour gagner en intérêt.
Cousu de fil blanc, n’évitant pas les clichés du genre, le scénario de Simon Treins file à toute allure sans qu’on ait le temps de s’attacher à quiconque ou d’apprécier un univers qui peine à se dévoiler.
Arnaud Gueury
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