
© Rue de Sèvres, Paris, 2021
Titre : Volume 1
Scénariste – Storyboardeur : Alain Ayroles
Dessinateur – Coloriste : Etienne Jung
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Mars 2021
Prix : 14€
Depuis la découverte de l’étherite et son application pour voyager dans l’espace, les pays se sont livrés à une bataille féroce pour le conquérir. L’Allemagne a ainsi mis la main sur Mars, laissant Vénus à ses concurrents français et anglais. Les deux nations se partagent alors les richesses de la planète, non sans se surveiller mutuellement tant les découvertes peuvent se révéler capitales pour l’avenir. Dans ce contexte, la charmante comédienne Hélène Martin parvient à séduire le Duc de Chouvigny, que l’Empereur vient de désigner pour diriger la colonie française, et à embarquer avec lui en direction de Vénus. Mais très vite, son but véritable – retrouver son grand amour, un poète envoyé sur le bagne vénusien – est démasqué…
« Les malheureux bagnards qu’on envoie dans cet enfer… quelles sont leurs chances de survie?
– Vous avez employé le mot juste, mademoiselle… Vénus est un enfer! »
Pour l’instant, ce premier tome – sur trois annoncés – présente un récit assez linéaire, chacun des protagonistes avançant lentement vers sa destination. Mais l’univers à présenter étant presque plus important que le reste, cette entrée en matière se révèle nécessaire et utile. En créant cette merveilleuse série qu’est Le Château des étoiles, Alex Alice avait inventé tout un monde à la fois familier et original, pris entre les créations de Jules Verne et d’autres écrivains de science-fiction de son époque et ses propres idées. Tumultueux et ouvert à toutes les fantaisies, ce n’est donc pas une surprise de le voir se développer dans une série parallèle proposant une toute autre destination, celle-ci aussi pleine d’audace et de références. Car Les Chimères de Vénus mêle allègrement dinosaures, lieux interdits et innovations technologiques. La vue d’un monorail fonçant dans la jungle au-dessus d’un mégalosaure est diablement excitante ! Alain Ayroles profite même de l’occasion pour dénoncer les travers de ce temps, notamment le bagne par la présence d’Aurélien d’Hormont ou la toute-puissance de la bourgeoisie, aveugle et sourde aux récriminations. Mais, comme toute bonne intrigue mérite un dessin à la hauteur, la prestation d’Etienne Jung est à noter. Son graphisme, empruntant beaucoup à l’animation, en particulier dans quelques moues des héros ou des personnages secondaires rappelant immédiatement ceux des long-métrages de Walt Disney, est un régal visuel qui donne un charme légèrement suranné à cette bande dessinée formidable.
Une nouvelle aventure décoiffante et dépaysante dans un monde plein de surprises.
Arnaud Gueury
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