Titre : Charlotto Dreams – Les Vrais rêves d’une vraie folle
Scénariste – Dessinatrice – Coloriste : Charlotte Hutchinson
Éditeur : Monsieur Pop Corn
Parution : Juin 2019
Prix : 14,50€
Tout commence sur la route d’un village fort, fort lointain du nom de Saint-Gély-du-Fesc. Dans une Clio rouge réelle, la famille réelle de Charlotto manque d’avoir un grave accident à cause du chewing-gum de la jeune fille qui atterrit sur le visage de son père du fait d’une mystérieuse loi de la circulation atmosphérique. L’engueulade qui suit provoque une grève de la faim de l’adolescente. S’étant réfugiée dans des toilettes et fatiguée d’avoir pleuré, elle s’endort sans le faire exprès. C’est dans ce lieu assez atypique – pour dormir – que Charlotto fait le premier rêve dont elle se rappelle. Et franchement, il est plutôt flippant ! Pour preuve. Imaginez que vous croisiez une pomme de terre géante truffée de vers qui bouffent votre père et la main de votre sœur. Le tout, en plein milieu d’un désert ? Et ce n’est que le début du songe ! En fait, Charlotto ne fait que des rêves improbables, ridicules, intimes, gênants, mais malgré tout drôles, qui partent à chaque fois en sucette !
En mettant en scène son alter ego, Charlotte Hutchinson exorcise ses rêves les plus « loufdingues » sans avoir à s’allonger sur le canapé du psy. Dans le domaine du bizarre et de l’étrange, bien malin(e) sera celle ou celui qui arrivera à les interpréter. Chacune des phases oniriques de Charlott(o)e est bien amenée puisqu’elle suit une tranche de vie réelle – qu’elle nous partage en même temps – en rapport ou déclencheur de cette dernière. Et il faut avouer que certaines d’entre elles sont bien effrayantes mais, avec du recul, sont également très drôles. Comme par exemple l’étrange partie de Tétris avec des moustachus en maillot de bain et en forme de pièces du jeu, la gestation de fœtus – dans chaque fesse – déclenchée par le Saint-Esprit, le bain dans une rue toute pourrie, le copinage forcé avec Donald Trump, la vengeance de la carotte géante, etc. Charlotte Hutchinson utilise toute son expérience acquise en tant que « Set Designer » sur des films d’animation comme Le Magasin des suicides, Minions, Moi, moche et méchant 3, entre autres, pour retranscrire ses différents songes. De fait, l’auteure n’a aucun mal à trouver un design et des découpages assez « foufous » et doux qui collent/contrastent parfaitement avec les différentes situations et ambiances.
En regard des rêves complètement barrés de Charlotto, il est préférable – par précaution – de ne pas en avoir la signification !
Stéphane Girardot
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