Titre : Ceux qui restent
Scénariste : Josep Busquet
Dessinateur – Coloriste : Alex Xöul
Éditeur : Delcourt
Parution : Mars 2018
Prix : 19,99€
Alors qu’il dormait paisiblement, le petit Ben Hawkins voit une étrange créature amicale apparaître dans sa chambre et lui demander de le suivre dans son monde pour combattre le mal. Un rêve pour beaucoup d’enfants mais un cauchemar pour les parents devant affronter cette disparition subite et inexplicable. Car, si dans les premiers temps, les voisins et les amis les soutiennent, l’intérêt s’estompe aussi vite que l’enquête de police. Pire, lorsque Ben réapparaît, l’incompréhension domine. Et la suspicion commence. Quand Ben disparaît à nouveau, les pires rumeurs éclatent au grand jour et la police suspecte les parents. Heureusement, d’autres ont affronté la même situation et tentent de soutenir un couple effondré…
« Tu sais bien qu’on ne peut rien faire dans l’immédiat. Ils ne nous écouteront pas. Il faut attendre que leur gamin parte une deuxième fois. Ils repartent tous, tu le sais très bien… »
Ceux qui restent est un cas typique d’album tout proche du chef d’oeuvre mais auquel il manque un petit rien. Il est très difficile de savoir quel élément du scénario aurait pu mieux fonctionner, peut-être une noirceur exagérée – lecteurs déprimés, parents inquiets, abstenez-vous ! – ou une certaine lenteur parfois trop appuyée. Mais il est certain que Josep Busquet aurait gagné à resserrer son intrigue et s’épargner quelques choix radicaux, tant l’idée de départ est brillante et donne un autre regard sur les histoires pour enfants à la Peter Pan. Son compère Alex Xöul, pour son premier album publié en France, montre un style efficace, très proche de l’animation, mais dont certaines cases affichent un flou un peu gênant. On est là aussi proche de l’excellent, mais ce rendu visuel aléatoire est un peu perturbant pour la lecture.
Très très sombre dans sa tonalité, Ceux qui restent est, malgré quelques réserves, une formidable promesse pour l’avenir de ses auteurs.
Arnaud Gueury
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