Titre : Cemetery Beach
Scénariste : Warren Ellis
Dessinateur – Coloriste : Jason Howard
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Parution : Août 2021
Prix : 16€
Près d’un siècle plus tôt, des scientifiques et des industriels ont mis au point un procédé pour voyager à travers l’espace, permettant quelques années plus tard d’établir une colonie sur une planète viable. Mais, au fil du temps, les relations se sont espacées et chacun a prospéré de son côté. Poussés par la curiosité, Mike Blackburn est envoyé avec pour mission de récolter le maximum d’informations sur cette colonie. L’agent d’infiltration découvre une société technologiquement avancée mais très différente, dans laquelle les habitants sont séparés par strates et tenus en respect par un président à la poigne de fer, qui refuse que le Vieux Pays s’immisce dans son monde. Aidée par une résistante, Mike va devoir rejoindre son vaisseau pour rapporter ces éléments aux siens…
« Bienvenue sur une planète de merde. Un monde d’étrons fumants. Une chiotte géante en orbite. »
Autant le dire d’entrée, Cemetary Beach n’est pas qu’une parenthèse un peu déjantée dans la bibliographie des deux auteurs. Tous les deux ont des projets – parfois communs, comme l’excellente série Trees, dont le troisième tome, attendu depuis longtemps, sort presque simultanément – bien plus élaborés et ambitieux. Ce one shot semble conçu comme un joyeux défouloir, prétexte à une suite de planches visuellement ébouriffantes, collées sur un scénario très léger. Warren Ellis ne perd d’ailleurs aucune page pour brosser son univers à la croisée de la science-fiction et du steampunk, puisque l’action démarre pied au plancher pour ne jamais ralentir. Avec une grande économie de dialogues, bien qu’ils soient soignés, le scénariste offre surtout le cadre parfait pour que Jason Howard se lâche complètement. Son style décoiffant est le principal atout d’une aventure ultra-énergique que certains pourront trouver vaine, mais qui se lit d’une traite, un sourire aux lèvres, en sachant bien que ce n’est pas la BD de l’année mais qu’elle aura fait passer un bon moment. Pas si futile par les temps qui courent.
Une aventure au rythme échevelée, pas bien sérieuse, mais elle assure – et assume – le spectacle.
Arnaud Gueury
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