Titre : Les Cavaliers de l’apocadispe maîtrisent la situation
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Libon
Éditeur : Dupuis
Collection : Jeunesse
Parution : Août 2018
Prix : 12,50€
Une table ronde, le zodiaque, les paysans de l’an mil au lac de Paladru et, pire encore, le fiel et Laspalès : tout cela n’intéresse pas Libon, qui n’est pas vraiment fan des chevaliers. Il préfère s’attaquer aux Cavaliers de l’apocadispe, ceux de l’Apocalypse étant trop repoussants pour apparaître dans une bande dessinée d’un éditeur respectable comme Dupuis, par ailleurs assez porté sur le catholicisme d’un point de vue historique. Guerre, Mort, Famine et Conquête sont donc remplacés ici par trois anthropomor… antropomorph… bref, trois gamins aux têtes d’animaux qui vont à l’école et font les 400 coups. Prenez les Pieds Nickelés, eh bien c’est pareil, à la différence qu’ils ne sont pas adultes, l’un borgne, le deuxième barbu et l’autre doté d’un monocle. Ensemble, ils vont néanmoins vivre des aventures palpitantes en classe, au musée, ou encore en forêt, entre autres lieux fréquentés par notre folle jeunesse, et partager avec nous leur regard sur le monde.
Après Jacques, le petit lézard géant et Animal Lecteur, pour ne citer que ses productions hétéroclites chez cet éditeur, Libon poursuit sa thématique animalière (involontaire) en mettant en scène des anti-héros de la cour de récré, les trois lascars qu’on a tous connus et soigneusement cherché à éviter dans notre jeunesse. Il aurait pu choisir de leur donner une forme humaine, ils auraient eu l’air aussi idiots, mais il a préféré leur donner des têtes de petites bêtes ahuries, pour renforcer graphiquement leur sottise et se permettre davantage de libertés cartoonesques. On est ici dans un monde à part, rappelant la base réaliste de Jacques, le petit lézard géant, mais partant rapidement en cacahuètes absurdes. L’humour est aussi subtil que la bêtise des personnages est crasse, disons qu’il est moins percutant que celui d’Animal Lecteur (forcé par son format d’aller droit au but) mais ce n’est pas forcément un mal. Libon prend le temps sur quelques pages de préparer les gags, d’introduire des personnages loufoques et de se moquer des adultes avec quelques moments très brillants comme l’aventure en entreprise. Il arrive également à rendre drôle l’inintéressant, des longueurs permises par la bêtise des personnages poussée à l’extrême. Ce n’est pas donné à tout le monde.
10 ans de présence dans les pages de Spirou pour Jé, Olive et celui dont on ne connaît pas le nom*, cela valait bien un recueil de qualité chez l’éditeur !
Nicolas Raduget
*Sauf quelques-uns et ceux qui liront notre interview à venir !
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2 Responses à “Cavaliers de l’apocadispe (Les) #1”