
© 2021 Petit à Petit
Titre : La Rédemption de Catamount
Scénariste : Gaet’s
Dessinateur – Coloriste : Benjamin Blasco-Martinez
Coloriste : Emilie Beaud
Éditeur : Petit à Petit
Parution : Janvier 2021
Prix : 16,90€
Après la mort d’Homer Berton, tous les shérifs de l’ouest sont aux trousses de Catamount. Sans compter les détectives de l’agence Pinkerton. Arrivant péniblement au Texas, sans cheval et sous la pluie, Catamount trouve refuge chez un vieille dame, Mme Gilson. Alors que sa tête est mise à prix pour dix mille dollars, elle le protège. Se sentant redevable, il s’en va à Delgado pour ramener le fils de Mme Wilson dans le droit chemin…
« Qui… qui êtes-vous?
– Ton putain d’ange gardien. »
Suite directe du troisième tome, cette nouvelle aventure peut se lire de façon totalement indépendante. Bonne idée du scénariste car cela permet à de nouveaux lecteurs de découvrir l’univers sans avoir à acheter toute la série auparavant. L’histoire de Gaet’s, toujours inspirée des romans d’Albert Bonneau, reste un western classique et Catamount est égal à lui-même : tueur s’il le faut, suivant son instinct et son grand cœur, comme il l’avait fait avec le jeune papoose Crow dans le second tome de la série. Est-ce une rédemption totale pour autant ? Pas vraiment, mais c’est un début. La rédemption du colonel Clarke dans le tome précédent était finalement plus flagrante. Plus sanglante aussi. Il manque en effet un poil de souffle épique, telle la bataille des Crows en fin du tome précédent. Cela est compensé par une pointe d’humour. Les mésaventures du pauvre shérif Buckett peuvent même faire penser au sort du sergent Garcia dans le Zorro de Disney. Néanmoins Catamount n’est pas Lucky Luke, ou alors c’est le Lucky Luke des tous débuts, pré-époque des scenarii de René Goscinny. Du point de vue graphique, Benjamin Blasco-Martinez est toujours aussi bluffant. Dynamisme des mouvements, notamment des chevaux, et angles de vue dignes des meilleurs westerns, le lecteur ne peut qu’être happé dans l’histoire. Dessinant toujours sans encrage, en appuyant les traits au crayon gras avant scan et mise en couleurs, il a affiné encore son trait, si bien qu’on pourrait presque croire que certaines des planches ont été encrées. La colorisation, assurée par le dessinateur et Emilie Beaud, est toujours aussi bien faite, avec une mention spéciale pour les effets de pluie en début d’album et des flammes en fin d’album. Le lecteur attentif reconnaîtra sans doute un acteur connu dans le rôle du méchant de service, ainsi qu’un chroniqueur clivant dans le rôle du notaire. Était-ce vraiment nécessaire de faire de la publicité à cet individu, cela reste discutable. Autre détail, pour les amateurs de géographie cette fois : il n’y a pas de Big Blue River séparant le Kansas et le Texas, d’autant plus que ces deux états n’ont aucune frontière commune et qu’ils sont bien loin d’une Canadian River dans laquelle cette rivière est supposée se jeter. Il n’y a pas eu non plus de ville nommée Tuscosa, c’est la ville de Tascosa qui était à l’époque l’une des villes du Panhandle, le nord du Texas. Qu’importe, c’est un western, pas un cours de géographie américaine et ce quatrième tome est entièrement conforme aux canons du genre. Alors, passez outre ces petites approximations et ne boudez pas votre plaisir : lisez Catamount ! Si vous aimez les westerns, vous ne le regretterez pas. Et si vous êtes rapides, vous aurez la chance d’avoir une première édition dans laquelle un cahier graphique de huit pages prolonge le plaisir des yeux.
Catamount poursuit sa route et s’impose tome après tome comme une grande BD western hommage aux classiques du genre.
Christophe Van Houtte
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2 Responses to “Catamount #4”
23 février 2021
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