Titre : La Justice des corbeaux
Scénariste : Gaet’s d’après Albert Bonneau
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Benjamin Blasco-Martinez
Coloriste : Emilie Beaud
Éditeur : Petit à Petit
Parution : Mars 2019
Prix : 14,90€
Catamount a disparu et sa tête est mise à prix. Pad et Stark sont à sa recherche, et la piste les mènera sur le territoire des Crows. La tribu a un vieux contentieux avec Stark qu’elle compte bien régler. Mais c’est aussi celle dont Berton et ses hommes ont fait des esclaves pour la construction du chemin de fer. Pour Catamount, conjuguer les rancœurs de chacun et son objectif de vengeance envers Berton ne sera pas de tout repos. Sans compter sur la protection de son neveu, seul survivant du massacre dont on l’accuse. Toutefois, lorsque la justice d’un homme et celle des corbeaux ont un objectif commun, rien ni personne ne pourra les stopper…
« D’où le coup est-il parti? La réponse était pourtant simple, ce n’est pas la proie qui choisit son terrain : c’est le chasseur. »
Suite directe du second tome, la narration de l’histoire est pourtant bien différente. Délaissant la narration linéaire des deux premiers tomes, Benjamin Blasco-Martinez jongle ici avec les flash-backs de fort belle manière. L’influence de Gaet’s n’est probablement pas étrangère à ce changement narratif, et c’est tant mieux. Ainsi, le scénario somme toute classique – les romans d’origine datant des années 20 aux années 50 – devient plus moderne et enchaîne les fausses pistes, notamment concernant le colonel Stark. S’inspirant des constructions de pages des anciennes publications en périodiques, on retrouve même sur de nombreuses planches l’effet classique de suspense de la dernière case. Cet effet avait pour but à l’époque d’augmenter l’impatience des lecteurs jusqu’à la publication de la planche suivante la semaine d’après. Ici, l’effet est le même et ce troisième tome de Catamount se révèle ainsi être un « page turner« redoutable. De plus en plus bluffant graphiquement, Benjamin Blasco-Martinez a réduit l’effet crayonné des gros plans et encore affiné son trait. Le découpage est pertinent, alternant les pages très aérées pour les temps lents et des planches à une douzaine de cases pour les moments de tension. La mise en couleurs n’est pas en reste, rendant notamment à merveille les effets de brouillard et de pluie. La courbe de progression de Benjamin Blasco-Martinez est impressionnante. S’améliorant de tome en tome, il rend un bien bel hommage au héros créé par Albert Bonneau il y a presque un siècle. La vengeance de Catamount sera sanglante, et sa légende ne fait que commencer à s’écrire.
Un bon western classique dans le fond mais bluffant dans la forme qui ravira les amateurs du genre.
Christophe Van Houtte
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