Titre : Abzu est notre seul dieu
Scénariste : Christophe Bec
Dessinateur : Ennio Bufi
Coloriste : Andrea Meloni
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Parution : Novembre 2021
Prix : 15,50€
L’apocalypse nucléaire a eu lieu en 2027. Sur une planète dévastée, factions et rôdeurs errent pour récupérer des objets utiles ou de valeur en dépouillant les rares rescapés du drame. Dans ce monde totalement transformé, chacun lutte pour sa survie à sa manière, en devant réapprendre à vivre et circuler sans informations. Bien loin sous le niveau des mers, dans le sanctuaire du Kamtchatka, Lou Melville s’est tenue loin de la menace au milieu des tritons et des mégalodons. Mais la nourriture commence à manquer pour ces géants et la nervosité du « bagarreur » font qu’il est temps de libérer la horde en l’amenant plus près de la surface. En espérant avoir des nouvelles de son géniteur, Kane, et de celui qu’elle considère comme un père, Donovan, la jeune fille finit accidentellement parmi des moines installés sur une ancienne plateforme, parmi lesquels certains vouent un culte bien étrange…
« Le temps est venu pour moi de quitter le sanctuaire… Cet endroit va me manquer. Il était un havre de paix.
– Une retraite, ça va un moment… Après, ça devient ennuyeux. Mais tu sais que tu seras toujours le bienvenue en ce lieu. »
Certains lecteurs seront sans doute décontenancés par les premières pages de cet album, qui expose l’apocalypse en quelques cases et plonge rapidement dans un monde bouleversé. C’est pourtant la suite directe des dernières scènes du tome 10, écrit par Christophe Bec pour être la conclusion de l’histoire principale de la saga. Mais ce n’était pas pour autant fini, les zones d’ombre et les ellipses étant suffisamment nombreuses au fil des opus pour y revenir plus tard. Le scénariste avait donc déjà offert un diptyque pour conter l’histoire (tomes 11 et 12), tandis que celui-ci va s’attacher à la destinée de Lou et d’autres personnages bien connus après tous les événements déjà relatés. En abordant le thème de la religion dans une civilisation effondrée, tout semble assez différent. Les réfractaires au prolongement de l’intrigue pourront donc s’en passer, alors que les curieux apprécieront ce nouvel angle, un peu déstabilisant mais accrocheur. Visuellement, le travail impeccable d’Ennio Bufi et Andrea Meloni permet d’être moins perdu puisque la continuité graphique est totale.
Un nouveau cycle surprenant, très différent de ce qu’on avait l’habitude de connaître mas pourtant inséré adroitement dans la chronologie.
Arnaud Gueury
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