Titre : Tome 1
Scénariste – Dessinateur : Tomonori Inoue
Éditeur : Casterman
Collection : Sakka
Parution : Mars 2019
Prix : 8,45€
Raizô Hiraga est fraîchement retraité de la Préfecture de Police où il était membre du service de la protection des hautes personnalités. Cependant, il est obligé de faire des petits boulots car sa rente seule ne suffit pas pour aider sa fille. En effet, son petit-fils est atteint d’une maladie incurable et les frais hospitaliers sont très élevés. Raizô doit trouver quelque chose qui paye mieux, voire beaucoup mieux. Durant ses recherches dans les petites annonces, il tombe sur celle d’un établissement public indépendant, l’Agence SS, qui propose un poste dont le salaire serait d’un million de yens. Une aubaine pour lui. À l’issue de son entretien, dans une librairie de livres anciens en guise de couverture, avec la responsable du service Kinume, Raizô devient à 65 ans l’équipier d’une petite écolière de 11 ans répondant au nom de Miharu qui se trouve être une redoutable tueuse à gages. Ainsi, la fin justifiant tous les moyens, il va juste faire table rase de tous les principes qu’il a suivis jusqu’ici et apprendre à connaitre sa partenaire pour former avec elle duo le plus efficace du monde.
La première chose à laquelle on pense en lisant les première pages, c’est au film Léon de Luc Besson. En effet, le duo composé par Miharu (11 ans) et Raizô fait furieusement penser à celui réunissant Mathilda (12 ans) et Léon. Mais, dans Candy & Cigarettes, c’est la petite fille qui est la spécialiste en élimination et, tout comme Mathilda, ses parents ont été assassinés par des malfrats. Nous vous rassurons, il ne s’agit pas du tout d’un ersatz du long métrage mais d’un très bon seinen de Tomonori Inoue qui allie humour, missions sanglantes et sentiments. L’auteur marque ici son goût pour les polars et les films noirs américains en mettant en scène un duo de tueurs à gages improbable (choc des générations), aux nombreux questionnements moraux et à la psychologie bien établie, qui n’hésite pas à prendre des poses « badass » comme si les paparazzi étaient là. L’auteur joue également très bien la carte de l’affect en développant petit à petit une relation grand-père/petite-fille entre les deux héros, Miharu ayant le même âge que Shôta, le petit-fils malade de Raizô. Si ce premier tome, composé de quatre « pulps », pose efficacement les bases de la série, il constitue également une critique sociale qui dénonce un système de santé trop onéreux et la corruption politique et/ou policière. Et, à l’instar des « Reapers » de Deathco, Miharu et Raizô tuent des personnes profondément mauvaises. La prestation graphique de l’univers proposée par le mangaka est précise, propre, efficace et ne manque pas d’énergie.
Un premier tome réussi qui donne envie de lire la suite très rapidement.
Stéphane Girardot
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